Trêve ( des journalistes )
Aujourd’hui, c’est décidé, je fais la pause.
Pour voir la vie en rose,
Je débranche Pujadas
Et je me préoccupe de mon karma.
Rien ne presse et Mozart me fait son Figaro.
J’ai décidé de faire la pige aux éditos.
Je me cache derrière des colonnes d’ignorance
Et c’est comme si j’étais partie en vacances.
J’accepte juste de consulter
L’horoscope et le programme télé
Je sais, c’est un peu sommaire,
Mais le bonheur est si éphémère !
Peu à peu, mon cerveau s’endort,
Je n’ai aucun remords
A être attentive à mes propres émotions
Et c’est comme une libération.
Rien ne me fera culpabiliser
Toi seul feras la une de ma journée.
Tu seras mon envoyé très spécial.
Hormis toi, tout m’est égal.
Prépare-toi à être mon tremblement de terre
Huit sur l’échelle de Richter,
Mon Prix Nobel de Littérature,
Mon Ministre de la Culture,
Ma plus grande découverte scientifique,
Mon scandale politique,
Ma Victoire de la Musique,
Ma Palme d’or, mon César, mon Oscar.
Aujourd’hui, c’est fête, un jour de rêve
Tout rempli de brèves
Lueurs d’espoir : tu vas me rendre visite.
Je me fais toute belle, mais tout à coup, j’hésite.
J’ai comme un doute : tu tardes à venir.
J’ai un mauvais pressentiment que je ne sais définir :
C’est vrai que tes visites, c’est pas mon quotidien…
Nos retrouvailles : info ou intox ?
Allez, dépêche-toi, viens !
eMmA