25 Février 2012
Comment, mais comment est-ce possible que je sois passée à côté de cet exceptionnel et immense artiste de la chanson française ?
Je sais qu'il est également acteur, mais je ne l'ai pas non plus vu à l'écran.
Je me mettrais des baffes.
Ne vous moquez pas, mais je ne m'étais jamais attardée à écouter vraiment Benjamin Biolay, hormis deci delà, certaines des très belles et dernières chansons écrites, en collaboration avec Keren Ann, pour Henri Salvador avec son Jardin d'Hiver, ou l'une de celles d'Isabelle Boulay, Mieux Qu'Ici-Bas, ou encore une partie du dernier magnifique album de Valérie Lagrange, Fleuve Congo.
Il y a un an, une incroyable interprétation de A l'Origine au cours de l'émission Taratata m'avait scotchée, puis je n'étais pas allée plus loin.
Pourquoi ?
Vraiment, c'est un mystère, alors que le meilleur du talent est réuni : voix expressive, musique aboutie, textes d'une grande profondeur, emplis de pudeur et de retenue, influences tant classiques que pop, références évidentes à ses maîtres, et Bashung.
Aujourd'hui l'album extraordinaire de pas moins de 22 titres, La Superbe, me met littéralement en transes...
Ah, je crois que Benjamin Biolay va illustrer un paquet de notes ici !
Qu'est-ce que c'est réjouissant de pouvoir encore faire des découvertes d'une telle qualité.
C'est sûr, je n'oublierai pas de sitôt Benjamin Biolay.
Voici l'une de ses chansons qui m'a beaucoup touchée.
Ton Héritage (extrait de l'album La Superbe, 2009, Naïve)
eMmA MessanA
Paris XIème, juin 2010 - N°137 Lignes de vie
Collage sur papier dessin 24 X 32 cm
Fragments de papiers provenant de magazines
Ce collage N°137, pièce unique, est vendu
Il vit à Pinterville
(le copyright en filigrane n'apparaît pas sur le collage d'origine)
en est le Président-Fondateur et Noëlle Duteil la Trésorière
Si tu aimes les soirs de pluie, mon enfant, mon enfant
Les ruelles de l'Italie et les pas des passants
L'éternelle litanie des feuilles mortes dans le vent
Qui poussent un dernier cri, crie, mon enfant
Si tu aimes les éclaircies, mon enfant, mon enfant
Prendre un bain de minuit dans le grand océan
Si tu aimes la mauvaise vie, ton reflet dans l'étang
Si tu veux tes amis, près de toi, tout le temps
Si tu pries quand la nuit tombe, mon enfant, mon enfant
Si tu ne fleuris pas les tombes mais chéris les absents
Si tu as peur de la bombe et du ciel trop grand
Si tu parles à ton ombre de temps en temps
Si tu aimes la marée basse, mon enfant, mon enfant
Le soleil sur la terrasse et la lune sous l'auvent
Si l'on perd souvent ta trace dès qu'arrive le printemps
Si la vie te dépasse, passe, mon enfant
Ça n'est pas ta faute, c'est ton héritage
Et ce sera pire encore quand tu auras mon âge
Ça n'est pas ta faute, c'est ta chair, ton sang
Il va falloir faire avec ou plutôt sans
Si tu oublies les prénoms, les adresses et les âges
Mais presque jamais le son d'une voix, un visage
Si tu aimes ce qui est bon, si tu vois des mirages
Si tu préfères Paris quand vient l'orage
Si tu aimes les goûts amers et les hivers tout blancs
Si tu aimes les derniers verres et les mystères troublants
Si tu aimes sentir la terre et jaillir le volcan
Si tu as peur du vide, vide, mon enfant
Ça n'est pas ta faute, c'est ton héritage
Et ce sera pire encore quand tu auras mon âge
Ça n'est pas ta faute, c'est ta chair, ton sang
Il va falloir faire avec ou plutôt sans
Si tu aimes partir avant, mon enfant, mon enfant
Avant que l'autre s'éveille, avant qu'il te laisse en plan
Si tu as peur du sommeil et que passe le temps
Si tu aimes l'automne vermeil, merveille, rouge sang
Si tu as peur de la foule mais supportes les gens
Si tes idéaux s'écroulent le soir de tes vingt ans
Et si tout se déroule jamais comme dans tes plans
Si tu n'es qu'une pierre qui roule, roule, mon enfant
Ça n'est pas ta faute, c'est ton héritage
Et ce sera pire encore quand tu auras mon âge
Ça n'est pas ta faute, c'est ta chair, ton sang
Il va falloir faire avec ou plutôt sans, mon enfant.
Voir aussi la vidéo :
Au casino de Paris, Biolay nous étions à ses pieds !
Dans l'épure des saisons - L'été
A la demande générale... une correspondance entre if
"On reste Dieu merci à la merci d'un abribus"
"pas assez profond pour s'y baigner"
"En haut des cimes il n'y avait que les nuages"
Une correspondance entre voisines...
Site de Benjamin Biolay : link
Page facebook de Benjamin Biolay : link