19 Juillet 2010
Ma soeur
Elle raffole de la mer.
Elle collectionne des petites bouteilles
Remplies de sable des plages du monde entier.
Ca la fait voyager.
Elle dispose dans de jolies vitrines
des petites bouteilles
Remplies de parfums capiteux.
C’est son luxe à elle.
Elle porte les cheveux très courts,
Elle les assume poivre et sel.
Elle court, elle fume, elle parle, elle rit, elle pleure, elle danse.
Pour elle, point de repos, même la nuit.
Elle lit Zola et Télé 7 Jours.
Elle dit qu’elle ne sait rien,
Mais elle veut tout.
Elle connaît le nom des fleurs de sa montagne.
Elle les apprend à son fils.
Elle ne fait plus la cuisine,
Mais quand elle invite pour l’apéritif,
Ses invités sont si bien,
Qu’ils restent jusqu’à minuit.
Elle fait des haltères pour galber ses seins.
Elle veut qu’on l’aime.
Ce portrait, je l'avais écrit il y quelques années et sans doute n'est-il plus tout à fait fidèle. Encore que...
Cela me remet en mémoire quelques réflexions qui clôturent Concerto à la mémoire d'un ange, le recueil de nouvelles d'Eric-Emmanuel Schmitt que j'ai récemment lu durant mes vacances.
L'une de ses réflexions porte sur notre capacité à changer. Je cite E-E S :
"Le jeune homme devient l'adulte qu'a voulu son enfance. Tandis que l'homme mûr est l'enfant du jeune homme".
"Peut-on changer ? Et surtout change-t-on volontairement ? (...)
L'homme ne change pas : il se corrige. Il utilise son tempérament d'une autre manière, il l'infléchit, le mettant au service d'autres valeurs. (...)"
"Marguerite Yourcenar disait : on ne change pas, on s'approfondit. Semblablement, André Gide conseillait de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant."
On peut ou ne peut pas être d'accord avec les réflexions de Eric-Emmanuel Schmitt, mais il a l'extrême courtoisie et la modestie de conclure son livre ainsi :
" Quand un livre est achevé, sa vie commence.
A partir de ce soir, je n'en suis plus l'auteur. Ses auteurs seront désormais les lecteurs...
Voltaire disait que les meilleurs livres sont ceux écrits à moitié par l'imagination du lecteur.
Je souscris à son idée, mais, au fond de moi, j'ai toujours envie d'ajouter : pourvu que le lecteur ait du talent...
*
Précision : que le lecteur ait, éventuellement, plus de talent que moi ne me gêne pas du tout. Au contraire..."
Allègres-les-Fumades (Gard), juillet 2010 - N°138 Sororité
Technique mixte sur papier dessin 24 X 32 cm : poudres indiennes, acrylique,
teintofuit (cerise), collage de fragments de papier du journal A NOUS Paris.
A bientôt,
Pont du Gard, juillet 2010
Christiane, je peux montrer ta bouille ?
Pour d'autres notes dans lesquelles Eric-Emmanuel Schmitt est évoqué dans ce blog, relier les titres suivants :
Ma vie avec Mozart, la gratitude
Création mondiale, Le Journal d'Anne Frank
A la plus grande librairie de Paris, E-E S
Comme un pont - Invitation à la lecture du tag
Livre ouvert.... livre à ouvrir # 6. Eric-Emmanuel Schmitt
Le Sud, Nino Ferrer (1975)
C'est un endroit qui ressemble à la Louisiane
A l'Italie
Il y a du linge étendu sur la terrasse
Et c'est joli
On dirait le Sud
Le temps dure longtemps
Et la vie sûrement
Plus d'un million d'années
Et toujours en été
Y'a plein d'enfants qui se roulent sur la pelouse
Y'a plein de chiens
Y'a même un chat, une tortue, des poissons rouges
Il ne manque rien
On dirait le Sud...
Un jour ou l’autre, il faudra qu’il y ait la guerre
On le sait bien
On n’aime pas ça, mais on ne sait pas quoi faire
On dit c’est le destin
Tant pis pour le Sud
C’était pourtant bien
On aurait pu vivre
Plus d’un million d’années
Et toujours en été
Pour retrouver d'autres chansons de Nino Ferrer dans la playlist d', cliquez sur le titre d'une note :
Le dernier habitant de Roscigno Vecchio