29 Juin 2019
N°10 déjà ?
En commençant ce petit jeu d'été, je ne pensais pas aller au-delà de trois ou quatre collages de titres*.
Mais voilà, je me prends au jeu et pour certains, vous aussi.
Je précise que ce n'est absolument pas un moyen pour moi de faire du rangement dans ma bibliothèque, bien au contraire car celle-ci commence à être sens dessus dessous à force d'imaginer telle ou telle phrase avec celui-ci ou celui-là de mes livres.
Dès que j'ouvre un livre, les souvenirs affluent. Je le pose et vais en chercher un autre pour voir si leurs titres colleraient ensemble. Je l'ouvre, lis quelques passages et le pose. Je vais en chercher un autre qui m'évoque tel ou tel moment de ma vie. Je l'ouvre, je le pose et ainsi de suite...
Un vrai chantier, une vraie obsession... Mais qu'est-ce que ça me plaît ! Et vous ?
* consiste à faire une phrase avec le titre de trois ouvrages choisis dans sa bibliothèque personnelle, sans aucun rapport entre eux quant à leur contenu
Aujourd'hui, j’ai rassemblé ces trois titres façon somnambule funambule...
D'après une histoire vraie, elle marchait sur un fil les yeux bandés !
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D'après une histoire vraie, roman de Delphine de Vagan publié chez JC Lattès, lu en septembre 2015 à Paris XIème.
Une jolie et tendre carte d'anniversaire envoyée par ma belle-maman s'y trouve bien depuis tout ce temps-là.
Les yeux bandés, roman de Siri Hustvedt traduit de l'américain par Christine Le Boeuf chez Babel. Pas de date ni de lieu de lecture ; pas de marque-page. Pourtant, je sais que j'ai lu ce livre. A relire, peut-être...
Elle marchait sur un fil, roman de Philippe Delerm chez Seuil, lu en juin 2014 à Paris XIème.
En guise de marque-page, une carte postale publicitaire du restaurant à Montmartre Chez la Mère Catherine me rappelle de bons souvenirs.
Bonnes, très bonnes lectures à tous et à bientôt pour un nouveau #Collage de titres, si vous le voulez bien !
eMmA MessanA
Devenir une attente. Elle retrouvait l'intensité de cette journée où elle avait guetté le résultat d’Étienne au Conservatoire. Là, c'était aussi fort, aussi poignant, mais plus exaspérant encore, car il y eut presque une semaine à ne vivre que par ça. Est-on plus sage quand on n'attend rien, quand on n'est pas la proie d'un message en suspens, l'esclave d'un signal sonore sur un téléphone portable ? Marie ne le pensait pas. Depuis longtemps, l'idée du bonheur avait disparu. A présent, elle se sentait faite pour ça, pour cette souffrance qui était la vie même. Au d'là de son amour du spectacle, elle se disait qu'elle avait cette chance de ne pas être tentée par la sérénité, l'étonie.
Elle attendait.
Jean-Patrick Capdevielle, Quand T'Es Dans Le Désert
Moi je traîne dans le désert depuis plus de vingt-huit jours
Et déjà quelques mirages me disent de faire demi-tour
La fée des neiges me suit tapant sur son tambour
Les fantômes du syndicat des marchands de certitudes
Se sont glissés jusqu'à ma dune, reprochant mon attitude
C'est pas très populaire le goût d'la solitude
Quand t'es dans le désert
Depuis trop longtemps
Tu t'demandes à qui ça sert
Toutes les règles un peu truquées
Du jeu qu'on veut t'faire jouer
Les yeux bandés
Tous les rapaces du pouvoir menés par un gros clown sinistre
Plongent vers moi sur la musique d'un piètre accordéoniste,
J'crois pas qu'ils viennent me parler des joies d'la vie d'artiste
D'l'autre côté, voilà Caïn toujours aussi lunatique
Son œil est rempli de sable et sa bouche pleine de verdicts
Il trône dans un cim'tière de vieilles pelles mécaniques
Les gens disent que les poètes finissent tous trafiquants d'armes
On est cinquante millions d'poètes, c'est ça qui doit faire notre charme
Sur une lune de Saturne mon perroquet sonne l'alarme
C'est drôle mais tout l'monde s'en fout
Vendredi tombant d'nulle part, y a Robinson solitaire
Qui m'a dit: "J'trouve plus mon île, vous n'auriez pas vu la mer?"
Va falloir que j'lui parle du thermonucléaire
Hier un homme est v'nu vers moi d'une démarche un peu traînante
Il m'a dit: "T'as t'nu combien d'jours?" J'ai répondu: "Bientôt trente."
Je m'souviens qu'il espérait tenir jusqu'à quarante
Quand j'ai d'mandé son message, il m'a dit d'un air tranquille:
"Les politiciens finiront tous un jour au fond d'un asile
J'ai compris que j'pourrais bientôt regagner la ville."