3 Juillet 2018
Lourdes, lourdes sont les senteurs qui envahissent l'air
dans ce jardin où même les oiseaux multicolores
semblent accablés et las.
Des parfums s'évadent des fleurs immobiles et étranges.
Des mots chuchotés et à peine audibles me parviennent
comme à travers un silence ouaté.
Les arbres tout gonflés de chaleur, ploient,
dans un alanguissement épuisé et presque indécent.
Le soleil n'est pas vraiment là, pourtant
la moiteur se fait plus pesante.
Pas le moindre souffle d'air
ne vient troubler ce recueillement païen.
Je respire avec peine et quelques nuages s'esquivent.
Des couleurs cuivrées tachent le paysage oublié.
La nature tout entière est conviée à cette sieste estivale
et elle s'offre au soleil avec complaisance.
J'étouffe. Tout s'obscurcit.
Et soudain, l'orage éclate
et c'est la délivrance.
eMmA MessanA