12 Février 2010
Nous avions bâti cette ville
Remplissant les trous de nos corps
Réchauffant la terre de notre souffle
Versant notre sang amer sur ses autoroutes.
C'est sans grande peine que l'on nous oublia.
C'est depuis que je dis n'importe quoi
et que mes cheveux se sont mis à repousser si long
que plus personne ne me reconnait.
Qu'ont-ils fait de nos arbres en fleurs ?
Pourquoi ont-ils crevé nos coeurs trop fragiles ?
Comprennent-ils notre musique ?
Restera-t-il un seul témoin de notre terre d'autrefois ?
Ils ont soufflé nos bougies. Il fait noir.
Ils ont brûlé nos forêts. Il fait chaud.
Ils ont fait neiger enplein été. J'ai froid.
Ils ne sont pas loin. J'ai peur.
Ils sont venus d'ailleurs
plus loin que le Soleil.
Nous aurions pu devenir amis.
eMmA
Des cailloux de Buggerru, de l'eau de Rouen.
eMmA
Stefano Ordini,"Für Alina" (Arvo Pärt).