13 Février 2010
J'ai pour ancienne habitude de préférer la compagnie charmante
des livres, des papiers,
des vélins, des stylos et des crayons,
à celle beaucoup plus bruyante de mes semblables.
L'une, profonde et impérieuse,
me laisse blême d'avoir usé mes yeux toute la nuit
à les lire, les écrire, les déchirer
puis les récrire pour les relire encore.
L'autre, me laisse en plein jour, rose et agitée,
perplexe d'être ainsi ballotée au milieu de tant d'inutiles chimères.
C'est comme les ailes d'un papillon posées sur ma mémoire ;
ne reste que la fine poussière de leurs bourdonnantes conversations
qui ne m'atteignent que de loin en loin.
Il en est peu dont les mots s'impreignent dans mon coeur.
L'une me nourrit de solitude et d'un bonheur confidentiel.
L'autre me laisse affammée par trop d'impalpables partages
et de stériles discours.
Car c'est trop peu que de se donner un peu à tous.
Loin du bruit et du tourment, c'est entière
que je me livre à tous mes livres et feuillets.
Et je bénis pourtant celui ou celle par qui mes mots,
un jour perdus me sont revenus.
C'est bien la vie qui donne envie d'écrire et d'échanger,
mais l'étincelle est si rare dans le coeur de celui qui la suscite.
Les mots sont faits pour être dits
Et les miens ne savent parler
qu'à d'exclusifs confidents,
les yeux dans les cieux.
eMmA
Bambous à Cuba.
eMmA
La cascade de Céüse.
eMmA.
Valery Polyantsky & The Russian State Symphony, Liturgy St. John Chrysostom (Rachmaninov).