17 Avril 2014
J'ai appris hier que l'on célèbre depuis dix ans, le 16 avril, la Journée Mondiale de la Voix.
J'aime cette date, car c'est le jour qu'a choisi mon fils pour donner de la voix pour la première fois de sa vie...
Cette célébration est encore méconnue, car même le grand ténor qui accompagne ce billet l'ignorait.
Je choisis un extrait du dernier album de Rolando Villazon, Mozart Concert Arias, car cela me permet de célébrer la rencontre d'hier justement 16 avril, à la Librairie Saint-Paul Paris IXème avec le prodigieux ténor venu nous parler avec brio de son premier roman, "Jongleries" (Éditions Jacqueline Chambon chez Actes Sud).
Je ne l'ai jamais vu ni écouté sur scène. Je le déplore et je vais tâcher de réparer cette lacune au plus vite, mais hier je souhaitais écouter l'auteur d'un premier roman qui a déjà démontré qu'il savait établir des ponts entre son art, l'art lyrique, et d'autres formes d'expression, notamment la mise en sène ou l'illustration.
J'ai été tout à fait subjugée par son discours, sa proximité et son humilité, son amour du genre humain avec ses grandeurs et ses faiblesses, ses joies et ses inévitables douleurs.
Tout démontre sa générosité et son imagination foisonnante : sa présence truculente, son émerveillement devant notre capacité à lire seul à la terrasse d'un café ou dans le métro, son expression joyeuse et fantasque tout en étant très construite et profonde, son charisme évident qui appuie la finesse de ses réflexions autour de la création, la célébrité (vue comme une conséquence et non comme un objectif frisant l'auto dévotion), son amour pour la littérature (Queneau, Cocteau, Perec...), la spiritualité.
Ce dernier point revêt d'ailleurs toute son importance quand on sait que la rencontre se fait dans une librairie religieuse, mais également que
a un temps pensé à devenir prêtre.Pour lui, en tout grand lecteur passionné sommeille un auteur potentiel.
La difficulté réside dans la construction d'un roman qui vit dans la tête de son auteur.
Rolando Villazon considère que le déclic lui est venu à la suite de son expérience de la mise en scène, mais aussi grâce aux conseils et encouragements de son ami Jorge Volpi.
Jongleries enchevêtre le destin de Balencin, clown célèbre heureux en amour, et celui de Macolieta, comique obscur réduit à animer des goûters d’anniversaire. Foisonnante, ambitieuse, colorée, la plume de Rolando Villazon multiplie les références philosophiques, psychanalytiques et littéraires, sans pesanteur cependant. « Je suis un lecteur avide de Julio Cortázar, mais j’ai aussi pensé à Queneau et à Perec en écrivant. Ils m’ont sûrement influencé, j’espère que je ne les ai pas copiés… »
qui fera partie d'une trilogie.
Ce brillant jongleur de mots et d'émotions, tout sourires, les a très rapidement sortis de son sac (mexicain ?) puis, prestement, les a remis dans leur "couveuse"...
Georges Perec) !
que se garderait bien de nous indiquer (sa seule référence à un quelconque mode d'emploi étant celui de
© eMmA MessanA
Paris XIème, sepembre 2008, N°30 Voix
Collage sur papier dessin 24 X 32cm
Fragments de papiers
Ce N°30 est disponible, sous-verre, dans le catalogue N°1 ici