CD "Wild Palms Motel" de Kenkyuu, 2014. Enregistré au studio Piggy in the Mirror. Mixé et masterisé par David "Dev" Fontaine
Je suis fan du premier album de , Wild Palms Motel, dont voici mon ressenti.
J’ai dès l’abord été séduite par la maquette du CD, petit bijou très soigné avec sa photo de couverture aux couleurs saturées, associée au N&B de l’intérieur de la pochette.
J’aime aussi que tous les textes y soient lisibles.
L’album s’ouvre sur la mythique formule « Once upon a time » du premier titre Wild Palms Motel, et hop, nous voilà embarqués dans un énigmatique environnement fictionnel.
Les sept titres se déroulent pour exploiter plusieurs facettes d’un même thème, le fil conducteur étant l'histoire de motel dépeuplé.
L’ambiance est celle de la fin d’un monde lié à des peurs enfantines qui continuent à hanter l'adulte.
On frissonne à l’idée de qui l’on pourrait rencontrer au détour d’un couloir ou derrière une porte si l’on se risquait à la pousser.
Pourtant, on est irrésistiblement invités à regarder par le trou de la serrure, à visualiser ce qui se passe derrière le miroir de chaque chambre, à cheminer auprès d’êtres fantomatiques ou mutants (The Vanishing Kids).
On sent bien que cet inconnu mène à la folie (« gone insane » dans Flight) et qu’il n’y aura pas de rédemption (« no turning back »), mais on demeure tenté de découvrir les secrets qui hantent l’envers du décor de ce motel situé au milieu de nulle part.
Un monde est mort et le suivant est en devenir…
A nous d’adapter ces sept plages musicales à notre propre imaginaire, bercés par la voix de la chanteuse Delphine Frébourg qui tient la note de façon très aérienne.
Elle incarne le déroulement de l’histoire en enchaînant les titres, en modulant les accents de sa voix allant de la tendresse à l’angoisse.
Elle nous emmène vers cet inconnu légèrement fantastique, portée par les sons en résonnance parfois saturés des guitares électriques de Christophe Frau et Ludovic Frau, soutenus en douceur par la basse de Christophe Toutain et rythmés par la batterie de Marius Leniere.
Je vois aussi dans l’album des pointes d’humour ou des clins d’œil qui permettent de se raconter sa propre histoire (la photo de la fille allongée aux talons aiguilles dont on ne distingue que les jambes : est-ce un cadavre ou bien se repose-t-elle simplement par terre avoir avoir dansé et rigolé toute la nuit ?)
Le maniement de la couleur par petites touches écarlates, est-ce pour rappeler le sang d’un crime ou la trace d’un baiser ?
J’aime que l’on nous laisse le choix d’imaginer, que l’on suggère sans imposer…
Enfin, de même que j’ai noté avec délectation le premier vers « Once upon a time » car il ouvre vers l’enfance et tous ses possibles, je dois dire que j’aime aussi beaucoup les tout derniers mots, « So dizzy ».
Outre que j’aime ce mot pour sa sonorité, c’est aussi tout à fait l’impression que je ressens en écoutant cet album : je me sens transportée dans une atmosphère qui me donne légèrement le tournis, comme si j’étais parvenue Ailleurs.
Un grand bravo .
Vous avez drôlement bien bossé !
Je vous souhaite énormément de succès.
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