16 Mars 2022
Au cours de ma récente journée de dédicaces (lire ici), j'ai pour la première fois pris une pause déjeuner.
Habituellement je fais la journée "continue". Mais cette fois-ci, bien m'en a pris car je me suis sentie beaucoup moins fatiguée, j'ai pris un vrai repas super agréable, et me suis ensuite un peu promenée dans Machecoul.
Au détour d'une place, j'ai proprement été attirée par une bâtisse à l'abandon, complètement en ruines, ouverte à tous vents. J'avais l'impression qu'elle m'invitait dans son dénuement à venir l'apprivoiser...
Pas à pas, je me suis lentement approchée tout en me sentant un peu comme une intruse, et pourtant également en parfaite harmonie amicale avec cette maison de ville qui bruissait de vies antérieures.
Je ne me suis pas autorisée à entrer dans les pièces ni à monter l'escalier. Je ne voulais pas que mes pas ou mon regard se permettent d'entrer dans l'intimité des anciens habitants de ce foyer partis vers je ne sais quelle histoire.
Je me suis juste promenée dans le jardinet...
Avec ses pierres disjointes, ses papiers peints qui pendouillaient, sa peinture écaillée et même avec des déchets oubliés, des graffitis tracés sur les murs de son entrée, les herbes folles et le lierre qui reprenaient leurs droits dans sa cour et dans son jardin, tout concourait à rendre ce lieu attachant.
J'ai eu l'envie de prendre cette quinzaine de photos avec mon smartphone (j'ai d'ailleurs bien regretté de n'avoir pas pris mon appareil photos).
Il faisait très frais, le silence régnait, un magnifique soleil éclairait de vie cette scène assez incongrue aux côtés d'autres habitations en parfait état. On aurait dit un décor de cinéma ou une sorte de rêve un peu halluciné...
Au milieu des faisceaux de lumière, j'y ai vu comme une allégorie de l'implaccable réalité de nos vies qui s'étiolent peu à peu dans une planète maltraitée, dans ces guerres qui tuent et déracinent des populations et qui partent du jour au lendemain en laissant leur maison et leurs biens aux bons soins d'hypothétiques retours.
J'y ai vu aussi quelques pousses d'espérance pour que la vie grandiose revienne malgré tout, un jour, ici et ailleurs...
Comme une vague qui va et vient
le rire revient après la grimace
le silence après le tumulte....
Portez-vous bien et ne renoncez jamais à vos rêves aussi infimes soient-ils. Pour ma part, j'en ai tout un lot qui depuis plus de deux ans ne demandent qu'à voir le jour. Je les espère, je les attends...
A bientôt,
Diaporama des photos prises de cette bâtisse abandonnée à Machecoul © eMmA MessanA
Axelle Red et Ycare, D'Autres Que Nous (14 Boulevard Saint-Michel)
Assane Attyé (Ycare) / Dino Cirone
Les murs se souviennent-ils de nous?
De nos promesses?
Il m'arrive de me rendre à l'adresse
De notre grand amour
Je passe devant et puis j'espère te voir par la fenêtre
Confiant, sourire au coin des lèvres et puis je lève la tête
Je vois qu'il y a de la lumière
D'autres que nous y passeront
Leurs nuits d'hiver
Au coin du feu doux
D'autres que nous
Feront l'amour sous ces fenêtres
D'autres que nous vivront de longues nuits de fêtes
D'autres que nous
Feront la guerre ou bien peut-être s'aimeront ils pour toujours?
D'autres comme nous feront pareil
14 boulevard Saint-Michel
Les voisins se souviennent-ils de nous?
De notre tendresse?
Je retourne à notre ancienne adresse pour en découdre
Le digicode n'est plus le même
La gardienne à la retraite
Alors je guette si les fenêtres laissent toujours passer le jour
Je n'y vois guère plus de lumière
D'autres comme nous
Pleurent de chagrin sous un réverbère
Loin des feux doux
D'autres que nous
Feront l'amour sous ces fenêtres
D'autres que nous vivront de longues nuits de fêtes
D'autres que nous
Feront la guerre ou bien peut-être s'aimeront ils pour toujours?
D'autres comme nous feront pareil
14 boulevard Saint-Michel
On n'avait rien, on était tout
On était nous
On n'avait rien mais on était tout
Comme d'autres avant nous
D'autres comme nous
Ont fait l'amour sous ces fenêtres
D'autres comme nous
ont vécu de longues nuits de fêtes
D'autres comme nous
Ont fait la guerre,
Oui mais peut-être
s'aimeront ils pour toujours?
La vie était tellement plus belle
14 boulevard Saint-Michel
La vie était tellement plus belle
14 boulevard Saint-Michel