7 Mai 2024
Byron Janis, Rachmaninov
Concerto n°1 en fa mineur, opus 1 (vivace - andante cantabile - allegro scherzando)
Un homme public que j'appréciais beaucoup s'en est allé, Bernard Pivot.
Il fait partie de mes souvenirs télévisuels passionnés et passionnants.
Et comme je ne suis guère journaliste écrivant une nécrologie, je m'en remets qu'à mes souvenirs personnels liés à ce grand monsieur, car c'est bien connu, La mémoire n'en fait qu'à sa tête (clin d'oeil à son livre de 2017 que je vais relire).
Je nous revois mon père et moi, attentifs en Normandie devant ce mythique rendez-vous du vendredi soir qu'était l'émission littéraire Apostrophes.
La bonhomie du journaliste, sa passion pour les livres et la simplicité avec laquelle il animait les débats entre les auteurs présents, nous rendait le tout accessible tout en éveillant notre curiosité, notre envie de lire.
Dès que j'ai pu gagner quelques sous grâce au baby-sitting, je me suis offert mes premiers ouvrages brochés dont je rêvais.
Je crois n'avoir manqué que bien peu de ces émissions de 1975 à 1990. La plus marquante pour moi fut celle du 23 décembre 1977 où Bernard Pivot a interviewé à son domicile genevois un auteur que j'aime beaucoup, Albert Cohen. J'étais subjuguée et j'ai tout lu de cet écrivain dont le magnifique Belle du seigneur et l'émouvant Le Livre de ma mère que j'ai lus et relus. Lien INA : ici
Bien sûr, j'ai aussi suivi Monsieur Pivot animant Bouillon de culture et Double Je (l'auteure Shan Sa m'avait éblouie).
Je me souviens également d'avoir dû, la mort dans l'âme, me désengager en retirant ma candidature, qui avait été acceptée en tant que lectrice, pour le Prix du roman LIRE en 2000 et ce, malgré plusieurs relances téléphoniques. Hélas, mes activités professionnelles intenses m'avait empêchées d'y donner suite.
Apparemment, ce qui avait intéressé Monsieur Pivot dans mon parcours était que je m'adonnais à l'art du collage et que je venais de finaliser le manuscrit de ce qui allait devenir quelques années plus tard mon album jeunesse Le Régime de Replète la sorcière...
Et que dire du bonheur que mon fils Florent a éprouvé en participant aux concours de dictée Les Dicos d'Or et de participer à une des finales qui l'avait mené avec des copains de Strasbourg à Paris, puis d'en revenir chargé de beaux cadeaux...
J'aimais le suivre sur ex Twitter où j'avais noté son twit du 16 décembre 2017 :
Offrez des livres! Ils s'ouvrent comme des boîtes de chocolats et se referment comme des coffrets à bijoux.
A présent que Bernard Pivot a rejoint tous ces auteurs disparus qu'il a reçus, je lui dédie l'une de mes dernières cartes cousues main assez festive. De là-haut il ne m'en voudra pas j'en suis certaine car c'était un bon vivant !
Pour moi, Bernard Pivot, c'était, je dirais plutôt c'est, la joie de vivre, la joie de lire...
RIP cher Monsieur Pivot (1935 - 2024) 🖤
eMmA MessanA