11 Octobre 2017
Je remets aujourd'hui à l'honneur cette page rédigée il y a quelque temps (lire plus bas) en y ajoutant ma photo, enfant, voici pour quelle raison :
Dans le cadre de la Journée Internationale des Filles, dont Paris est la capitale mondiale le 11 octobre 2017, Plan International France, invite toutes les femmes à se souvenir de la petite fille qu'elles ont été en postant sur les réseaux sociaux un photo d'elles, petites filles.
On nous rappelle que les droits des petites filles sont encore bafoués de par le monde : ici
Voici donc la petite Marie-Angèle devenue eMmA MessanA, qui a eu la grande chance d'aller à l'école...
A bientôt,
eMmA MessanA
Et puis, voici les photos des trois petites filles, Bhuvana, Deivayani et Sandhiya, d'Apres School que nous avons parrainées (la dernière étant l'héroïne de la 8ème histoire de mon album jeunesse préfacé par Yves Duteil, Et toi, c'est quoi ta couleur ?) :
C'est extraordinaire, je viens de converser avec la maîtresse d'école de mes 11 ans !
Il y a longtemps que je voulais la retrouver et aujourd'hui, j'ai enfin pris le temps de le faire.
Je me souvenais bien sûr de son nom de famille et j'ai misé sur le fait qu'elle demeurait non loin du lieu que je savais être son lieu de naissance...
Et en fait, je l'ai retrouvée facilement grâce à l'annuaire téléphonique.
Quand j'ai entendu le son de sa voix au téléphone et ai été assurée qu'elle se souvenait de l'élève que j'étais, mon coeur a beaucoup cogné dans ma poitrine.
Dans ma dixième année à l'époque de notre retour en France après trois années passées à l'étranger, c'est grâce à elle et à son aide très généreuse (des cours particuliers gratuits) que j'ai pu reprendre une scolarité normale qui m'a guidée vers ce que je suis aujourd'hui, une femme libre et maîtresse de son destin.
Je lui en suis très reconnaissante et je sais, d'après notre échange téléphonique, que malgré les épreuves, elle continue à mettre la générosité au premier plan de sa vie de jeune retraitée.
Je souhaite à tous les élèves qui ont besoin d'un coup de pouce pour progresser d'avoir la chance de croiser une Madame Bulteau (Ecole Victor Duruy à St-Etienne-du-Rouvray) sur leur route !
eMmA MessanA
PS : et pour une autre histoire d'école, c'est ici : "Le maître a des coeurs dans les yeux"
Yves Duteil, Madame Sevilla
Extrait de l'album de 2008 "(fr)agiles"
© Éditions de l'écritoire.
Notre école était rue Legendre, à huit heures, il fallait descendre
La maison, juste au coin en bas, ressemblait au château de Blois
Des gargouilles au bout des gouttières, la façade était tout en pierres
Et les balcons de fer forgé en feuillages entrelacés
Le voisin au deuxième étage se plaignait beaucoup du tapage
Quand je jouais sur le piano en marquant du pied le tempo
Sur la place, au bout du trottoir, c'était la rue Léon Cosnard
Rien que le nom, c'était trop beau ! Ça nous faisait jusqu'au métro
Mais tout au fond dans ma mémoire, il manquait un bout à l'histoire
D'autres images et d'autres lieux, le passé semblait déjà vieux
Et puis un soir, tout près d'Avranches, un vendredi ou un dimanche
Depuis la scène et côté cour, je vous ai vue en contre-jour
J'ai reconnu, du haut des marches, la silhouette et la démarche
Cinquante ans se sont envolés, mon enfance a ressuscité
Vous aviez toujours fière allure
Des cheveux blancs jusqu'aux chaussures
J'aurais voulu vous embrasser mais j'étais trop intimidé
Je vous ai dit "Bonjour maîtresse" avec cette infinie tendresse
Que vous posiez entre nos mains à l'école, tous les matins
C'était au cours préparatoire, récitations et cours d'Histoire
C'était si loin mais d'un seul coup, je me suis souvenu de tout
L'odeur des craies, les sacs de billes sous le préau, les cris des filles
Les bons points dans les boîtes en fer, les pupitres avec nos affaires
J'ai pris votre bras pour descendre, nous étions toujours rue Legendre
C'est pour vous seule que j'ai chanté, ce soir-là, pour vous remercier
De ces riens, bonheurs ou bêtises
Qui vous forgent, qui vous construisent
Et vous restent comme un trésor qui se tait mais qui brille encore
Mes plus beaux souvenirs d'enfance dormaient là, dans votre silence
Je croyais les avoir perdus et soudain, vous êtes apparue
Votre regard, tout près d'Avranches, un vendredi ou un dimanche
Dans la lumière de vos yeux bleus, renouait le fil des jours heureux
Et puis un jour, c'est votre fille qui, de la part de la famille
Nous a fait part de sa douleur, vous étiez partie pour ailleurs
Le lendemain, de cette adresse parvenait un mot de tendresse
Comme un signe sur le chemin, une lettre de votre main
Le bonheur de nos retrouvailles n'aura duré qu'un feu de paille
En nous laissant sur le tableau un grand soleil comme un cadeau
Et dans le cœur, tout près d'Avranches, un vendredi ou un dimanche
Votre sourire et votre voix, madame Jeanne Sévilla.
Pour retrouver d'autres chansons d'Yves Duteil dans la playlist d'eMmA MessanA, suivre ce lien : http://www.emmacollages.com/pages/Playlist_Yves_Duteil-6419310.html
Le Blog A Part d'Yves Duteil : link