18 Octobre 2019
Et voilà que, du sol où nous sommes, nous passons nos vies de mortels
À chercher ces portes qui donnent vers le ciel
J'avais déjà eu l'occasion de vous faire savoir que je n'avais aucune référence, suivi aucun apprentissage sérieux pour guider mes pas vers le collage.
Voir : Ma technique ?
Il me manque certainement beaucoup pour être une collagiste accomplie, mais il me semble que pour garder toute sa spontanéité et sa propre poésie, le chemin à parcourir doit être fait d'erreurs, d'errances et de tâtonnements.Il me semble qu'il faut juste être soi-même, faire le vide en soi devant sa table et suivre le cours de son instinct et de son plaisir. C'est ainsi que l'on en procure aux autres.
Donc, je m'obstine, je ne suivrai pas de cours ni de stage...
C'est mon credo du moment.
Peut-être un mentor, mécène ou autre pédagoge me convaincra-t-il un jour que j'ai bien tort et m'amènera-t-il vers une forme d'enseignement. Je ne suis pas contre, mais il lui faudra juste avoir les bons arguments et être très persuasif.
J'aime ce medium qu'est le papier, si délicat et si accessible.
Objet du quotidien voué une destrucion irréversible, il a l'extrême élégance de se plier à nos désirs à qui sait le caresser.
Il sait se laisser déchirer pour nous monter la fragilité de nos vies. C'est un miroir de nos rêves et de nos ambitions, eux aussi irrémédiablement voués à la finitude.
Le papier a été le vecteur de la communication depuis son invention.
A nous collagistes de manier ce matériau peu cher, fascinant, fragile et fort à la fois pour en extraire toute sa poésie ou sa violence.
Il abonde dans nos boîtes à lettres, dans le métro, les salles d'attente de toutes sortes, au spectacle, les kiosques à journaux, que sais-je ?
Si on le regarde avec intérêt et sans dédain, il peut être sublimé et devenir une oeuvre d'art.
Un magazine ne peut pas passer entre mes mains sans que j'en scrute toutes les pages avec l'idée d'en extraire de la matière pour un futur collage.
Allez, j'avoue. J'ai une vénération pour le papier...
C'est comme si nous faisions partie du cycle qui va de l'arbre enraciné vers le tableau de mes petits morceaux collés issus de mon cerveau et mon coeur.
Ca c'est du développement (personnel) durable !
Pour compléter, j'ajoute cette vidéo réalisée par INDAVIEW, qui date d'il y a cinq ans.
A bientôt,