19 Novembre 2020
J'ai beau essayer de comprendre pour quelle raison le moindre événement, l'écoute d'une chanson, la lecture d'un article ou d'un livre, la dégustation d'un mets, me font rapidement ricocher vers un autre événement, une autre chanson, un autre livre, un autre mets.
C'est encore plus vrai et presque déroutant lorsqu'il s'agit d'une personne dont je fais la connaissance. Très souvent, je me dis, "tiens, elle s'entendrait sûrement très bien avec telle autre personne que je connais !".
Je ne sais pas ce qui me fait fonctionner comme ça, mais je n'y peux rien, je ne me force pas à aimer créer des ponts entre les choses ou les gens, cela se fait naturellement. Ce doit être mon cerveau qui immanquablement me fait associer des choses entre elles ou alors, c'est la déformation "professionnelle" de la collagiste qui me fait vouloir toujours tout coller, les petits papiers comme les âmes des humains. Un jour, il faudra bien que je pose la question au Docteur (!)
J'ai récemment eu la joie de faire naître un pont entre deux auteurs que j'aime beaucoup autour de leur amour respectif pour la bienveillance et dont la teneur de leurs écrits m'a paru être en résonance. J'ai entendu comme un écho entre leurs points de vue sur le sujet. Après, je me suis retirée sur la pointe des pieds et du coeur. J'ignore si le pont a été assez solide pour porter une nouvelle amitié. Cela ne me regarde plus, j'ai juste offert le matériau pour construire le trait d'union et pour moi ça vaut tous les trésors du monde...
Mais revenons à mon petit jeu des correspondances auquel je joue parfois. Voici donc une correspondance que j'ai vue entre ces trois chansons...
Une nouvelle chanson que l'on entend beaucoup en ce moment, évoque l'amour qu'un beau-père porte à l'enfant de son épouse né d'une précédente union.
Il s'agit de la chanson de Vianney, Beau-Papa
Vianney, auteur-compositeur-interprète de Beau-Papa
Extrait de l'album N'attendons pas
J'avais pas prévu d'un jour adopter
Mon enfant, j'ai dû surtout m'adapter
Y'a pas que les gènes qui font les familles
Des humains qui s'aiment suffisent
Et si l'averse nous touche, toi et moi,
On la traverse à deux, à trois
Et si l'averse nous touche, toi et moi
Prends ma main de beau-papa
J't'attendais pas
J'te laisserai pas
Même sans l'même sang, on s'aimera
Non, je ne volerai jamais la place du premier qui t'a dit "je t'aime"
Sur ton visage, on voit son visage et c'est ainsi que tu es belle
De vous à moi, c'est moi, j'avoue, qui me suis invité
Dans sa vie, là, dans la vie où elle n'a rien demandé
Et si l'averse nous touche, toi et moi,
On la traverse à deux, à trois
Et si l'averse nous touche, toi et moi
Prends ma main de beau-papa
J't'attendais pas
J'te laisserai pas
Même sans l'même sang, on s'aimera
On s'aimera
J'avais pas prévu d'un jour adopter
En vérité nue, c'est toi qui l'as fait
Y'a pas que les gènes qui font les familles
Du moment qu'on s'aime
Et si l'averse nous touche, toi et moi
On la traverse à deux, à trois
Et si l'averse nous touche, toi et moi
Prends ma main, dis, prends la
J't'attendais pas
J'te laisserai pas
Même sans l'même sang, on s'aimera
Même sans l'même sang, on s'aimera
J'ai entendu ici ou là que c'était la seule chanson connue qui traitait de ce délicat et beau sujet de l'amour que l'on peut porter à un enfant qui n'est pas le sien...
Cela m'a fait réagir, car ce serait oublier une célébrissime chanson classée "chanson du siècle" en son temps qui fut écrite pour Martine :
Yves Duteil, Prendre Un Enfant
Yves Duteil, auteur-compositeur-interprète de Prendre Un Enfant
Extrait de l'album Tarantelle (1977)
Prendre un enfant par la main
Pour l'emmener vers demain
Pour lui donner la confiance en son pas
Prendre un enfant pour un roi
Prendre un enfant dans ses bras
Et pour la première fois
Sécher ses larmes en étouffant de joie
Prendre un enfant dans ses bras
Prendre un enfant par le coeur
Pour soulager ses malheurs
Tout doucement, sans parler, sans pudeur
Prendre un enfant sur son coeur
Prendre un enfant dans ses bras
Mais pour la première fois
Verser des larmes en étouffant sa joie
Prendre un enfant contre soi
Prendre un enfant par la main
Et lui chanter des refrains
Pour qu'il s'endorme à la tombée du jour
Prendre un enfant par l'amour
Prendre un enfant comme il vient
Et consoler ses chagrins
Vivre sa vie des années puis soudain
Prendre un enfant par la main
En regardant tout au bout du chemin
Prendre un enfant pour le sien
De fil en aiguille, je me suis souvenue d'une autre chanson qui m'avait frappée quand j'avais une quinzaine d'années, alors que je n'étais pas du tout touchée par le sujet ni de près, ni de loin, mais il faut croire que l'artiste était très convaincant :
Serge Lama, L'Enfant d'Un Autre
Serge Lama, auteur-compositeur-interprète de L'Enfant d'Un Autre
Auteur, Serge Lama
Compositrice, Alice Dona
Extrait de l'album Je Suis Malade (1973)
Et l'absence est venue poser ses grandes ailes
Sur le berceau muet qui ne chantera plus
Elle est partie sans moi, je reste seul sans elle
Et sans cet enfant de trois ans
Dont je ne suis même pas le père
Mais qui devenait mon enfant peu à peu
C'est elle qui est partit mais c'est lui qui me manque
Ce tout petit garçon qui n'était pas de moi
Mais qui avait su lier mon âme saltimbanque
Avec sa tête dans mon cou
Avec son rire dans sa gorge
Ne plus l'avoir contre ma joue
Ça me rend malheureux
Les enfants sont le fruit des femmes, pas des hommes
Et quel que soit celui qui fait germer la pomme
Le père pour l'enfant, c'est celui qui est là
Celui qui caresse sa mère et qui lui tend les bras
Sans doute aimera-t-il autant ses futurs pères
Ses parrains ses tontons que sa mère aimera
Mais moi je garderai pour ses anniversaires
Une pensée au fond de moi
Je me dirai tiens, il a vingt berges
Lorsque j'y pense quelquefois
Je me sens devenir vieux
Les enfants des voisins on les trouve stupides
Ils ne servent à nos yeux qu'à faire pousser des rides
Mais lorsque par hasard on en a un qui est là
Qui a les yeux noirs de sa mère
On l'aime malgré soi
Et l'absence est venue peser sur ma détresse
Dans la chambre déserte où manquent ses jouets
Rien ne le remplacera, ni mes futurs maîtresses
Ni mon travail ni le beau temps
Je suis démuni comme un père
Qui vient de perdre son enfant
Et je suis malheureux
Bien sûr, on pourrait élargir le sujet et parler de l'adoption, mais cela fait déjà l'objet d'un autre jeu des correspondances. avec justement, deux merveilleuses chansons d'Yves Duteil et de Francis Cabrel : ici
A bientôt.
eMmA MessanA
♫ ♫ ♫ Mes gammes
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