29 Janvier 2025
Neil Young, Albuquerque
Il y a dix ans tout juste paraissait chez EDILIVRE, le recueil A la marge de Marine Dussarat pour lequel j'avais eu l'honneur de créer le collage n°250 ça donne des ailes !, visuel de la couverture (voir ici).
Aujourd'hui, fidèle à elle-même, Marine nous offre un nouveau recueil de poèmes, A ciel ouvert, suivi de Il y a plusieurs chemins, édité chez EDILIVRE.
L'illustration de la couverture est une oeuvre d'Arnaud Bouchet, fils aîné de l'auteure.
Lu fin novembre après une très longue attente de réception à la suite de mon achat en ligne auprès de l'éditeur et moult péripéties personnelles de fin d'année 2024 et début 2025, cela faisait un bon moment que je souhaitais mettre en lumière ce bel ouvrage de Marine dont vous connaissez certainement le blog, Le jardin de titi.
A fleur d'une désespérance contenue qui ne sombre jamais tout à fait, sauvée par un amour profond et une foi dans le Vivant, Marine Dussarrat nous offre un recueil en totale osmose avec ses souvenirs que l'on devine souvent accablants, mais aussi avec une sérénité qui nous affirme sa confiance dans le jour qui se lève, dans l'instant présent où l'on perçoit les trilles d'un oiseau-messager (Un peu de toi).
La nature qui guérit de tout, ou du moins qui offre la force d'atténuer les peines même les plus essentielles qui constituent nos vies, cette nature a la vertu de sublimer chacun des événements doux ou cruels. Elle nous est indissociable car nous formons un grand tout. Voilà, en substance, ce qui me semble être le fil conducteur des poèmes de Marine.
Oui, il faut l'entendre cette antienne métaphorique qui bruisse dans chacun des vers de ce recueil, révélant la perte avec pudeur (oh, l'extrême beauté de Transcendance !), mais aussi, célébrant la vie malgré tout ce qu'elle réserve d'empêchements et de peines (Laisser sa trace).
Car une fois le fardeau allégé au plus profond de nos âmes, c'est bien vers la vie que la poétesse nous invite à cheminer au gré des saisons qui ne manqueront pas de se succéder (Autumn song, Printemps bien aimé, L'été indien, Le rouge-gorge de l'hiver), sur les chemins de sa belle région (Le chemin de ma Gascogne) ou de son jardin intime.
Sa belle sagesse, où l'on perçoit cette joie de l'âme, nous pousse à vivre en acceptant ce profond mystère qu'est la vie en éternel passage de relais, car :
" Les heures s'égrènent
Elles sont prison et abandon
Un minuscule cactus fleurit
Sans tambour ni trompette
Il y a plusieurs chemins"
L'air de rien, Marine sait aussi introduire de l'humour dans ses pages (Herbes de rien) ou nous entraîner dans une folle farandole dont le rythme et les mots nous feraient presque nous lever pour danser et tout oublier (A Saint Sernin).
J'ai été véritablement subjuguée et très touchée par ce livre de Marine Dussarrat qu'il faut lire et relire.
Cette ode à la beauté de la vie fortifie l'âme sans rien oublier des absents qui nous tiennent à jamais la main ici-bas. Leur présence habite ces pages, furtivement, entre les vers, entre les doigts de celle qui a tenu une plume subtile, délicate et inspirée pour signer cette oeuvre superbe.
A bientôt pour d'autres lectures,
eMmA MessanA
Être de la vallée
Au fond de toi, tu es de la Vallée
A la vue du clocher de Sarrance
Ton coeur bat la chamade
Au milieu du pont tu te penches
Au-dessus du Gave
Si limpide
Tu lèves la tête et tu vois
Se dresser le Col d'Aran
Tout là-haut fleurissent les edelweiss
Grignotent les marmottes
Se cache le Coq de Bruyère...
Nous grimperons au Trône du Roi
Admirer le lys martagon
La gentiane et la fritillaire
Avant que la journée ne s'achève
La fontaine nous rafraîchira
Sous les voûtes du cloître
Nous aurons l'âme en paix
La douce vierge sourira encore
Dans sa niche bleue et or
Je te dis
Nous reviendrons
Tu reviendras
Dans ta douce valée d'Aspe
Neil Young, Albuquerque
Auteur, compositeur, Neil Young
Well, they say that Santa Fe is less than ninety miles away,
And I got time to roll a number and rent a car.
Oh, Albuquerque.
I've been flyin' down the road, and I've been starvin' to be alone,
And independent from the scene that I've known.
Albuquerque.
So I'll stop when I can, find some fried eggs and country ham.
I'll find somewhere where they don't care who I am.
Oh, Albuquerque,
Albuquerque.