Delphine Bertholon, La baronne perchée

Billie Holiday, In My Solitude

   C'est la première chose que j'ai remarquée.
   L'objet-livre est beau, il donne l'envie de le caresser, sa première de couverture est magnifiquement illustrée par Amandine Bourbon-Toulan. Bref, il me parlait bien avant même de commencer à en écouter l'histoire (car oui, j'entends l'histoire que l'on me raconte dans un livre, c'est même pour moi primordial)...

   Hier chez Clémentine la libraire d'Au Chat lent à Challans (Vendée), Delphine Bertholon est venue nous parler de son douzième roman La Baronne perchée publié dans la collection littérature chez Buchet-Chastel, en compagnie de son éditrice Maÿlis de Lajugie et de la représentante de la maison, Géraldine Bonnafous.
Le trio nous a permis d'en apprendre plus sur les différentes étapes qui vont de la création de l'histoire par l'auteure, les échanges riches et constructifs entre l'éditrice et l'auteure pour aboutir à la version finale imprimée du livre qui va ensuite vivre sa vie de présentation et promotion auprès des librairies.

   Dernier maillon de cette chaîne en tant que lectrice, j'ai été conquise par l'histoire de la jeune Billie qui, à l'instar du héros du conte philosophique d'Italo Calvino Le Baron Perché, Cosimo Piovasco di Rondo, elle décide de prendre de la hauteur pour tenter d'y voir plus clair dans sa vie qu'elle ne comprend plus auprès de Leo, son père aimant mais jamais présent et souvent entre deux vins, et le poids d'un secret lié à sa maman absente dont elle ignore tout des raisons liées à ce départ. 

   Fantasque, pleine de vitalité et légèrement atypique pour une ado de son âge qui revendique le droit de ne pas posséder de téléphone portable, après de longs préparatifs, elle fugue et s'installe dans une cabane dans les arbres d'un parc d'accrobranche désaffecté en Vendée près de l'océan.
   Durant ces quelques jours passés dans la solitude de son refuge vert, Billie va réfléchir sur ses racines familiales tout en continuant à pester contre ce qu'elle considère comme l'indifrérence de son père dont elle est certaine qu'il ne se rendra même pas compte de son absence durant les premiers jours.
Puis peu à peu elle réalisera que la fuite n'apporte pas forcément une réponse à ses questionnements identitaires et qu'elle ne sait pas tout ce qui entoure sa naissance.
   Alors que son père, fou d'inquiétude mais un peu dépassé par les événements, part à sa recherche, un inconnu va aborder l'ado...

   En tant que lecteur, nous avons un temps d'avance sur les personnages car nous avons accès à l'arbre généalogique de Billie qui se reconstitue petit à petit façon puzzle.
C'est comme si nous allions rempoter une très belle plante dont les racines ont besoin d'être un peu démêlées pour mieux les aérer et ainsi favoriser sa renaissance dans l'harmonie.

   J'ai été touchée par cet émouvant roman et je dois le dire, j'ai versé quelques larmes, surtout à la fin.

   Inutile de vous dire que je vous recommande vivement la lecture de ce roman ?

   Bon, il ne me reste plus qu'à lire le roman d'Italo Calvino qui a inspiré Delphine Bertolon !

   Delphine Berthon s'est très gentiment prêtée au jeu des dédicaces à la fin de la rencontre. 

   A bientôt pour d'autres brèves de lectures.
  eMmA MessanA 

Billie Holliday, In My Solitude
In my solitude
you haunt me
with dreadful ease
of days gone by.

In my solitude
you taunt me
with memories
that never die.

I sit in my chair
filled with despair
there's no one could be so sad.

With gloom everywhere
I sit an I stare
I know that I’ll soon go mad.

In my solitude
I'm afraid
dear Lord above
send back my love.
 

I sit in my chair
filled with despair
there's no one could be so sad.

With gloom everywhere
I sit and I stare
I know that I'll soon go mad.

In my solitude
I'm afraid
dear Lord above.