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L'Homme aux semelles devant, Ipoustéguy

Rediffusion, plus de dix ans après...

Yves Simon, L'Abyssinie

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Les Collages d'eMmA MessanA, collage "Pas sérieux", pièce unique  © eMmA MessanA

Les Collages d'eMmA MessanA, collage "Pas sérieux", pièce unique © eMmA MessanA

   En ballade du côté du Port de plaisance de Paris-Arsenal dimanche dernier, j'ai glané quelques croisillons dans le beau ciel parisien.  © photos eMmA MessanA

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Puis, en voici  l'écho, depuis le pont d'Austerlitz.

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Puis, toujours dans le quartier de l'Arsenal du 4ème arrondissement, non loin du bâtiment de la Garde Républicaine, mes pas m'ont conduite vers la petite place du Père-Teilhard-de-Chardin où l'on peut voir une curieuse oeuvre de bronze.

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Cette sculpture est l'oeuvre de Jean-Robert Ipoustéguy (1920-2006).

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LHomme aux semelles devant a été commandée en 1985 par le Président François Miterrand en hommage à Arthur Rimbaud.

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Paul Verlaine avait surnommé Rimbaud, l'Homme aux semelles de vent.

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La touche rouge, ici, bien sûr, c'est le drapeau de la France qui pavoise au balcon de la Bibliothèque de l'Arsenal.

Mais sur les photos suivantes, ce petit point rouge sur le dos de l'Homme aux semelles devant, c'est quoi ?

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C'est une plume, mais ne me demandez pas comment elle est arrivée jusque là !

C'est sûrement encore une histoire de vent...

Cela m'amuse de penser que la plume rouge est comme un défi que le poète nous envoie depuis son éternité, lui qui était tant épris de liberté et qui, je pense, n'aurait pas utilisé le bronze pour en faire des statues, fussent-elles érigées en son honneur...

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Destructuré le Rimbaud de la sculpture ?

Vous me direz que ce n'est pas pire que mon collage...

A bientôt,

eMmA MessanA

PS : vous voulez admirer une autre statue ?

Pourquoi pas Beaumarchais à Paris ? Oui, c'est par ici : lien

Pourquoi pas Madame Citron au Château de Vascoeuil ? Oui, c'est par ici : lien

N° 145 Pas sérieux

   © eMmA MessanA

 Paris XIème, septembre 2010 - N°145 Pas sérieux

Collage sur carton 17.5 X 29 cm

Ce collage N°145, pièce unique, a été vendu durant durant Intim'Expo 29-30nov13 

Vit en région parisienne

les collages d’eMmA MessanA et APRES SCHOOL à Pondichery (Inde)

5% du produit de la vente de ce collage ont été versés à APRES en France,

envoyés dans une enveloppe "♥ @ ♥"

Yves Duteil et sa famille en sont les fondateurs

Roman, Arthur Rimbaud

I

On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
— Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
— On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits, — la ville n’est pas loin, —
A des parfums de vigne et des parfums de bière…

II

— Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon
 D’azur sombre, encadré d’une petite branche,
Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche…

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! — On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
 On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête…

III

Le cœur fou Robinsonne à travers les romans,
— Lorsque, dans la clarté d’un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
 Sous l’ombre du faux-col effrayant de son père…

Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif…
— Sur vos lèvres alors meurent les cavatines…

IV

 Vous êtes amoureux. Loué jusqu’au mois d’août.
Vous êtes amoureux — Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût.
— Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire…!

— Ce soir-là… — vous rentrez aux cafés éclatants,
 Vous demandez des bocks ou de la limonade…
— On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.

Yves Simon, L'Abyssinie

Paroles et musique, Yves Simon

Extrait de l'album De l'autre côté du monde (1985)

Loin de tout, loin de vous en mélancolie
Loin des mots d'ici, loin de l'Abyssinie.
Avec le temps tout s'en va, avec le temps rien ne va.
Des visages qu'on oublie, et quelques autres qui n's'oublient pas.
Avec le temps, y a des Rimbaud qui fuient écrire ailleurs
Les choses qui font battre le cœur.

Les nomades s'en vont quand il n'y a plus rien à voir.
Les pharaons du rock passent de l'autre côté des miroirs.
Longtemps après, leurs chansons courent encore dans les rues,
Bien après qu'ils ont disparu.

C'est loin l'Abyssinie, et c'est loin...

Dans nos vies y a des vagues en béton, des bunkers.
Au bord des océans, camouflés, souvenirs de guerre.
Des souv'nirs plein de neige et de bruit, photographies,
Toutes remplies de mélancolie.

C'est loin l'Abyssinie, et c'est loin...

Un soleil en plein cœur et des tam-tams sous les pieds,
Faire danser et trembler toute la terre, l'ensorceler.
Un soleil qui s'glisserait sous ta peau chaque nuit
Donner du désir à ta vie.

Avec le temps tout s'en va, avec le temps rien ne va.
Des visages qu'on oublie, et quelques autres qui n' s'oublient pas.
Avec le temps, y a des Rimbaud qui fuient écrire ailleurs
Les choses qui font battre le cœur.

C'est loin l'Abyssinie, et c'est loin...

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M
"J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges.<br /> <br /> <br /> Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,<br /> Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :<br /> Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.<br /> Je laisserai le vent baigner ma tête nue.<br /> <br /> Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :<br /> Mais l’amour infini me montera dans l’âme,<br /> Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,<br /> Par la Nature, – heureux comme avec une femme."<br /> <br /> Mars 1870<br /> <br /> Arthur Rimbaud, Poésies
Répondre
E
Cher Rimbaud !<br /> Merci, Marie.
A
Je vais t'avouer quelque chose: cette statue me fait davantage penser à Marcel Aymé qu'à Rimbaud par son côté fantastique. La petite plume, bravo de l'avoir vue, elle au moins est en accord avec le jeune poète. <br /> Ton collage, j'aime beaucoup, une façon de présenter Rimbaud sous toutes ses facettes avec son visage un peu déformé sur la droite et sur la gauche. C'est qu'il n'était pas qu'un ange, le gaillard.. malgré la petite plume;) !
Répondre
E
Ah oui, Marcel Aymé, il y a de l'idée !<br /> Rimbaud, quel génie de la poésie. J'y reviens toujours...<br /> J'aime bien ce que tu as vu dans mon collage.<br /> Meric.<br /> Bon dimanche,<br /> eMmA
P
Je vois que comme moi tu aimes tourner autour des statues. On découvre toujours un détail ou une posture intéressante.<br /> <br /> dominique
Répondre
D
Je ne me souvenais plus de cet article vieux de 7 ans et de mon commentaire.<br /> J'étais hier à une conférence "privée" sur Baudelaire.<br /> Ce n'était que le premier volet, de l'influence de la politique et de la littérature, de l'influence de sa famille, tout au long de sa courte vie.<br /> Verlaine Rimbaud, entre autres, l'ont encensé, de façon posthume.
E
Oui, et celle-ci est vraiment tout à fait particulière !
R
Merci pour cette belle promenade!<br /> Et pour cette évocation de Rimbaud!<br /> Je me souviens qu'un jour, je suivais un cours de chirurgie dans l'un des amphis de l'hôpital de La Conception, à Marseille... J'étais au dernier rang. A un moment, je me suis retourné, il y avait une plaque contre le mur, juste derrière mois. Elle disait: &quot;Ici est mort Arthur Rimbaud le 10 novembre 1891&quot;. Je me trouvait à l'endroit précis où le poète aux semelles de vent avait conclu sa dernières frasque...<br /> Bonne soirée, Emma,<br /> Amitiés,<br /> Ramon
Répondre
E
Merci à toi, Ramon, pour cette belle anecdote !<br /> C'est toujours incroyable de se dire que parfois on entre dans les pas d'un illustre personnage. <br /> Moi, je me souviens m'être assise dans le fauteuil de Victor Hugo au Sénat. J'en avais été très impressionnée...<br /> <br /> Bon dimanche,<br /> eMmA
A
J'ai bien fait de faire mon tour .Rimbaud m'avait échappé et les autres statues aussi ..De jolies photos et tout est trés intéressant .Et j'ai pu voir la petite plume sur le dos de Rimbaud , écouter Gainsbourg etc...Merci pour ton Paris .<br /> Bises<br /> Nicole
Répondre
E
Ravie que tu aies apprécié la promenade. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais pouvoir faire des photos avec un ciel pareil. Cela ne m'empêchera de sortir quand même avec mon Canon tout à l'heure !<br /> Allez, je reprends une chanson d'Yves Simon qui nous manque tant. C'est silence radio de son côté...<br /> Je t'embrasse,<br /> eMmA
M
Très belle sculpture moderne que je ne connais pas. Merci de ce partage. Belle journée
Répondre
E
Moi, je l'aime beaucoup. <br /> Je la trouve audacieuse et elle me raconte bien un autre Rimbaud...<br /> Je me souviendrai toujours de la p'tite plume !
E
<br /> Une promenade agréable mais je suis perplexe quant à la sculpture qui, pour moi , ne correspond pas au poète Rimbaud. J'aime l'appellaton de Verlaine , elle est imagée et poétique.<br /> <br /> <br /> Ton collage me plait beaucoup .<br /> <br /> <br /> Belle soirée eMmA<br />
Répondre
E
<br /> <br /> Je suis un peu d'accord avec toi, Andrée.<br /> <br /> <br /> Mais cette sculpture agrémente bien cette place quand même, si l'on fait abstraction de ce qu'elle est censée représenter...<br /> <br /> <br /> Merci pour ton compliment pour ce qui est de mon collage.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A bientôt (je reprends mon travail demain et serai donc un peu moins présente dur les blogs...)<br /> <br /> <br /> eMmA<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> une grande oeuvre<br />
Répondre
E
<br /> <br /> ... que celle de Rimbaud !<br /> <br /> <br /> Allez, la sculpture est belle aussi...<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> de vent ou devant ?<br /> <br /> <br /> je ne connaissais pas cette oeuvre....<br /> <br /> <br /> bof, je ne sais pas trop ce que j'en pense<br /> <br /> <br /> la tête du garçon est sympa<br /> <br /> <br /> et l'ensemble doit plaire aux pigeons : c'est déjà quelque chose.<br />
Répondre
E
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Paul Verlaine appelait son ami Arthur Rimbaud "l'homme aux semelles de vent", car dès son plus jeune âge, il n'a eu de cesse de quitter sa ville natale qu'il n'aimait pas beaucoup, Charleville<br /> Mézières.<br /> <br /> <br /> Pour rester dans le ton et avec beaucoup d'humour, Jean-Robert Ipoustéguy a nommé sa sculpture "l'homme aux semelles devant".<br /> <br /> <br /> Je ne l'ai pas vue assaillie par les pigeons, mon cher Kas un brin caustique...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Oui, Rimbaud, en plus de son talent, m'avait l'air d'être un bien joli garçon (cela dit sur la célèbre photo, il n'a guère que 17 ans...)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ciao, Kas.<br /> <br /> <br /> eMmA<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> Je vois que toi aussi tes chemins sont jalonnés de plumes :-)<br /> <br /> <br /> Je ne sais pas pourquoi mais ces semelles au vent me font penser à Folon.<br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
E
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Oui, je me demande s'il faut y voir un signe (pas un cygne, en tout cas...)<br /> <br /> <br /> Ah, j'aime bien ton idée de rapprocher cette sculpture de l'univers de Folon. Il y a du vrai. Je n'y avais pas pensé...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises, Valentine (je reprends demain...)<br /> <br /> <br /> eMmA<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Justement j'aime bien ton collage<br />
Répondre
E
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci Gérard.<br /> <br /> <br /> <br />