15 Novembre 2010
Aujourd'hui est sorti le dernier disque de Pierre Perret.
En voici l'un des titres, La Femme grillagée.
Avec des mots simples, sa poésie, l'auteur de Lilly nous offre une chanson aux messages forts et profonds.
Le Nez au Vent (merci à elle) m'a signalé cet article de la Dépêche du Midi dans lequel Pierre Perret s'exprime sur la naissance de cette chanson et sur l'ensemble de son disque : http://www.ladepeche.fr/article/2010/11/21/952712-Pierre-Perret-Je-me-moque-de-ce-qui-choque.html
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Je pense aussi à une plus ancienne et magnifique chanson d'Yves Simon, Les Souffrantes.
Site d'Yves Simon : link
Page facebook d'Yves Simon : link
Pour introduire une touche un peu moins sérieuse (quoique), j'illustre ce billet de mon collage Cache-cache.
A bientôt,
eMmA MessanA
Paris XIème, septembre 2008
N°27 "Cache-cache"
Collage sur papier dessin 24 X 32cm
Fragments de papiers provenant de magazines
Ce N°27 est disponible, sous-verre, dans le catalogue ici
La Femme Grillagée, Pierre Perret
Ecoutez ma chanson bien douce
Que Verlaine aurait su mieux faire
Elle se veut discrète et légère
Un frisson d'eau sur de la mousse
C'est la complainte de l'épouse
De la femme derrière son grillage
Ils la font vivre au Moyen Âge
Que la honte les éclabousse
Quand la femme est grillagée
Toutes les femmes sont outragées
Les hommes les ont rejetées
Dans l'obscurité
Elle ne prend jamais la parole
En public, ce n'est pas son rôle
Elle est craintive, elle est soumise
Pas question de lui faire la bise
On lui a appris à se soumettre
À ne pas contrarier son maître
Elle n'a droit qu'à quelques murmures
Les yeux baissés sur sa couture
Elle respecte la loi divine
Qui dit, par la bouche de l'homme,
Que sa place est à la cuisine
Et qu'elle est sa bête de somme
Pas question de faire la savante
Il vaut mieux qu'elle soit ignorante
Son époux dit que les études
Sont contraires à ses servitudes
Jusqu'aux pieds, sa burqa austère
Est garante de sa décence
Elle prévient la concupiscence
Des hommes auxquels elle pourrait plaire
Un regard jugé impudique
Serait mortel pour la captive
Elle pourrait finir brûlée vive
Lapidée en place publique
Jeunes femmes, larguez les amarres
Refusez ces coutumes barbares
Dites non au manichéisme
Au retour à l'obscurantisme
Jetez ce moucharabieh triste
Né de coutumes esclavagistes
Et au lieu de porter ce voile
Allez vous-en, mettez les voiles