15 Janvier 2017
Le plus beau voyage est celui qu'on n'a pas encore fait
Les clés du blog ont été remises à
Et puis, nous avons profité de ce retour aux sources pour également séjourner quelques jours à Florence. J'en rêveais depuis si longtemps !
Voici un hommage écrit aux miens, ceux que je n'ai pas connus et ceux que je connais.
Una Storia
Je voudrais bien me reposer sur des souvenirs de famille,
Sous le feuillage ombragé de mon arbre généalogique,
Mais il lui manque tant de branches et tant de feuilles
Que c’est comme si les quelques lettres de mon patronyme
Aux consonances germaniques incongrues
S’effaçaient pour peu à peu se réduire en poussière.
La terre de mes ancêtres,
Ce ne sont que trois petites îles
Perdues entre la Tyrrhénienne et la Méditerranée,
Eblouissantes de soleil et d’orgueil,
Là où les femmes sont brunes et portent au cou
Des petites croix d’or en priant la Madone à genoux,
Là où les hommes tout-puissants n’ont guère la taille haute.
Peuple d’aventuriers cherchant d’autres limites en des horizons plus lointains,
Un jour, ils sont partis
Entre azur et océan, jusqu’au Cap Bon,
Poussés par la faim et un fol idéal
Conduisant à la terre mystique des contes arabes.
La passion cognait dans leurs cœurs généreux et pleins d’espoir.
Le fier courage gonflait le torse des hommes,
Et la bienveillance de leurs femmes leur tenait lieu d’espoir
Pour offrir un avenir empli de promesses à leurs nombreux enfants.
La simplicité vraie était leur seule richesse et toute leur belle noblesse.
Dans la journée, le labeur en plein air était dur
Et le soleil impitoyable brûlait un peu plus leur peau déjà sombre,
Mais ils avaient la foi et le désir fou de reconstruire leur vie.
Ils apprenaient une autre langue,
Un autre langage fait de mille et une salutations exagérées,
Mais jamais ils n’oubliaient leurs pères.
Leur nouveau paysage était fait de sable et d’oliviers,
De maisons blanches et bleues au carrelage frais.
La nuit avait des parfums de thé au jasmin
A l’heure où le muezzin appelait pour la cinquième fois
Leurs voisins à prier Allah.
Les miens restaient fidèles à leur Dieu et à tous ses Saints.
Ces exilés volontaires, c’est à la France d’Afrique que désormais
Ils attachaient leur identité.
Pourtant le dimanche, ils se réunissaient tous
Pour parler du temps d’avant en partageant la pasta.
Puis un jour, ils sont repartis vers d’autres terres,
Le cœur un peu amer.
Ils ont perdu un peu plus leurs racines,
Mélangé encore leur sang.
Louis a fondé une famille à Los Angeles,
Joseph s’est installé à Melbourne,
Arthur a vieilli à Marseille,
Marie a froid à Forbach,
Seule, Ernestine est demeurée à Tunis.
Les miens ont fait un détour par cette île démesurée
Où plus rien ne nous ressemblait.
Moi, pour honorer mes ancêtres, je suis née au soleil un jour de plein été.
Mais il me reste bien peu de leur long exil :
Quelques clichés usés,
Un vague sentiment d’insécurité,
Un penchant pour les siestes à l’ombre, les persiennes entrebâillées,
Un corps qui a hérité de formes pleines et méditerranéennes,
Une violence, une fougue, une impatience,
Une passion de tous les instants heureux ou malheureux.
C’est ici que je vis pourtant.
Bien sûr, j’aime caresser les tapis d’orient,
Et l’on vient volontiers partager mes spaghettis
Parfumés à l’huile d’olive.
Bien sûr, je ne peux pas nier que je crains le froid,
Que la mer m’attire,
Qu’elle m’invite à partir et à revenir
Vers mes patries originelles.
Aujourd’hui après tout ce temps, l’arbre que par ma fenêtre j’admire
et qui grandit en même temps que mon fils,
c’est le doux pommier de Normandie.
Pour lui, je veux une histoire solide et enracinée.
Alors, si parfois je repars sur les pas de mes ancêtres,
A la recherche de cet autre Arbre,
C’est pour lui transmettre toute la richesse de ceux-là
Qui sans même le connaître
L’ont aimé et ont permis que demain,
Il adhère à leurs valeurs
Et continue à dérouler le ruban de notre vie.
*
26 février 2014
Parce qu'il est bon de se replonger dans le concret pour mieux s'imprégner de la réalité, vous en rendre compte ensuite pour encore mieux partager, nous sommes en Inde, l'objectif principal étant de rendre visite à APRES SCHOOL.
Trois années se sont écoulées depuis notre dernier voyage et nous savons que nous allons trouver beaucoup d'évolutions dans les infrastructures, dans les modes de fonctionnement de l'école et l'enseignement dispensé par une équipe à présent rodée.
Nous sommes heureux JM et moi de bientôt retrouver tous ceux qui unissent leurs forces pour la bonne marche de l'école et pour garantir l'amélioration du sort des enfants qui y sont scolarisés.
Nous allons également avoir la joie de rencontrer pour la première fois Deivayani que nous parrainons.
Nous n'oublions pas bien sûr Bhuvana qui fut notre première filleule et que nous tenterons de rencontrer si cela est possible.
A mon retour, j'aurai le grand plaisir de vous raconter notre route de partage et d'émotions dans le Tamil Nadu.
Namasté et rendez-vous ici tout bientôt !
Nous avons montré via Google Earth à mes parents, médusés, la maison que nous habitions à Melbourne. Elle est toujours impeccable. Mes parents en ont eu les larmes aux yeux...