17 Juillet 2015
les collages d’eMmA MessanASIREN 803 953 066
Les Collages d'eMmA MessanA Siren 803 953 066
Alors comme Jean-Baptiste et Paul ont obtenu ce que je n'ai jamais montré à quiconque (ni même à JM ou Flo, qui la plupart du temps n'ont vu mes collages qu'une fois terminés), à savoir qu'ils ont eu la primeur et l'exclusivité de la composition d'un collage minute par minute, pour la peine, voici rien que pour vous la photo des arroseurs arrosés :
Gainsblack #Gainsbourg
eMmA MessanA
Paris XIème, février 2014 - N°229 Gainsblack
Collage sur papier dessin 24 X 32 cm
Fragments de papiers provenant de magazines
et d'une partition (étude n°3 en mi majeur opus 10 de Chopin)
Ce collage N°229, pièce unique, n'est pas disponible
Il vit dans les locaux de la radio TSF Jazz à Paris XIème
(le copyright en filigrane n'apparaît pas sur le collage original)
* voici ci-après la totalité de l'interview :
En premier il serait bien que tu te présentes brièvement, cela servira d'introduction.
Je m’appelle eMmA MessanA
Après 35 années au service d’une grande compagnie aérienne française, l’une des activités auxquelles je me consacre à présent est l’art du collage.
Je m’y adonne de façon spontanée et instinctive, sans principes académiques.
Ce qui me séduit dans cet art, c’est qu’il permet d’utiliser un matériau simple et que l’on trouve partout à profusion.
Pour quelles raisons et de quelle manière en es-tu arrivée au collage ?
Depuis l’enfance, j’aime, je conserve et colle des morceaux de papier dont les visuels ou les couleurs me plaisent.
J’ai toujours été sensible à la fragilité et la douceur du papier, mais aussi à sa force et sa rugosité.
Pour moi, c’est le point de départ du rêve et le papier a l’avantage d’offrir beaucoup de liberté d’expression en laissant cours à sa fantaisie.
J’ai le sentiment de pouvoir transmettre une émotion unique « faite main ».
J’ai osé me lancer en 2008 grâce à mon père, lui-même peintre amateur.
C’est ainsi que j’ai composé mes premiers collages en Sardaigne, portée par la magie de l’une des îles de mes origines.
Depuis, je colle quasi quotidiennement.
Aujourd’hui, à chaque fois que je réalise un collage, j’ai l’impression de sauver un peu de papier d’une destruction assurée en le recyclant en une pièce unique qui raconte une histoire improbable !
Quelles sont les méthodes que tu emploies lorsque tu crées un collage ?
Le déclencheur peut être une chanson qui m’émeut, un événement, ou simplement un visuel ou une couleur qui ont retenu mon attention en feuilletant au hasard un magazine, un journal, des livres d’occasion, des papiers d’emballages…
Une fois le thème et le format du papier choisis, je recherche des fragments parmi ceux déjà compilés et classés. J’y ajoute éventuellement de nouveaux fragments que je viens de découvrir.
S’ensuit une valse de placement sans collage des fragments de papier coupés, recoupés ou déchirés.
A ce stade je peux tout recommencer plusieurs fois, jusqu’à ce que l’harmonie soit au rendez-vous.
Je ne sais jamais vraiment quel sera le résultat final, car le papier peut revendiquer par sa propre liberté et alors, notre complicité est parfois mise à rude épreuve…
C’est toute une aventure que d’aller à la recherche du petit trésor qui, placé ici ou là, donnera tout son sens à l’ensemble.
Lorsque je suis satisfaite de l’assemblage, j’utilise ma tablette pour le photographier.
Ainsi, cet instantané me guide dans la phase de collage de chaque fragment pour que la composition soit fidèle à ce que j’avais imaginé.
Puis, grâce à une colle qui permet de replacer le fragment jusqu’à sa place exacte, j’ajuste si nécessaire l’emplacement.
Mes compositions ne sont jamais façonnées ou retravaillées via les nouvelles technologies.
Je veux garder toute l’émotion unique « faite main ».
Que tu ressens face à la création de tes collages ?
Durant la phase de recherche des fragments de papier, je ressens une certaine euphorie.
Puis, durant la patiente étape du collage, je ne vois plus rien de ce qui se passe autour de moi. J’entre dans l’histoire (j’ai coutume de dire que je suis sous l’emprise de la colle….)
Puis, lorsque le collage est terminé, je ressens une sorte d’apaisement et de bien-être.
Je les publie sur mon blog car aller à la rencontre de la sensibilité des autres fait partie de mon cheminement.
Quand ils sont vendus, même si j’y suis attachée car ils recèlent un peu de moi, je ne les quitte jamais avec regret car je suis heureuse qu’ils partent vivre leur vie chez quelqu’un qui l’a choisi.
C’est un peu comme un sentiment maternel en fait…
Mais j’aime beaucoup savoir où ils vont vivre, dans quel environnement.
Parfois je reçois des photos me donnant des nouvelles de mon collage, comment il a été encadré, dans quelle pièce il a été accroché, à qui ce cadeau était destiné…