Retour sur la Place de la République

Un an après, nous sommes, aujourd'hui dimanche 10 janvier 2016, de retour sur la Place de République à Paris pour cette cérémonie d'hommages mi-officielle mi-populaire à la mémoire des victimes des attentats de janvier 2015 (17 morts) et novembre 2015 (130 morts) à Paris, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et Montrouge (Hauts-de-Seine).

Pour JM et moi, il était important de nous rendre sur place un an après pour dire notre solidarité avec toutes les victimes des attentats, tous ceux qui ont été blessés, leurs familles meurtries, notre quartier du 11ème fortement touché, et tous ceux qui refusent que nos valeurs républicaines soient bafouées au nom d'un terrorisme insensé.

Il était important que nous y soyions également pour représenter ceux qui ne pouvaient être là aujourd'hui à Paris, Place de la République.

Nos pensées ont convergé ici et je leur offre ces quelques photos.

Un périmètre de sécurité autour d'un espace réservé aux familles des victimes avait été mis en place. Nous avons donc suivi la cérémonie grâce aux écrans géants qui avaient été dressés pour l'occasion.

Johnny Hallyday a interprété avec sobriété et gravité la chanson écrite par Jeanne Cherhal et composée par Yodelice, Un Dimanche De Janvier.

Puis, la chanson de Jacques Brel et Gérard Jouannest, Les Prénoms De Paris, fut entonnée par le Choeur de l'Armée française.

Jacques Brel, Les Prénoms De Paris

Paroles : Jacques Brel  - Musique : Gérard Jouannest

Le soleil qui se lève

Et caresse les toits

Et c'est Paris le jour

La Seine qui se promène

Et me guide du doigt

Et c'est Paris toujours

Et mon cœur qui s'arrête

Sur ton cœur qui sourit

Et c'est Paris bonjour

Et ta main dans ma main

Qui me dit déjà oui

Et c'est Paris l'amour

Le premier rendez-vous

A l'Ile Saint-Louis

C'est Paris qui commence

Et le premier baiser

Volé aux Tuileries

Et c'est Paris la chance

Et le premier baiser

Reçu sous un portail

Et c'est Paris romance

Et deux têtes qui se tournent

En regardant Versailles

Et c'est Paris la France

Des jours que l'on oublie

Qui oublient de nous voir

Et c'est Paris l'espoir

Des heures où nos regards

Ne sont qu'un seul regard

Et c'est Paris miroir

Rien que des nuits encore

Qui séparent nos chansons

Et c'est Paris bonsoir

Et ce jour-là enfin

Où tu ne dis plus non

Et c'est Paris ce soir

Une chambre un peu triste

Où s'arrête la rondeEt c'est

Paris nous deux

Un regard qui reçoit

La tendresse du monde

Et c'est Paris tes yeux

Ce serment que je pleure

Plutôt que ne le dis

C'est Paris si tu veux

Et savoir que demain

Sera comme aujourd'hui

C'est Paris merveilleux

Mais la fin du voyage

La fin de la chanson

Et c'est Paris tout gris

Dernier jour, dernière heure

Première larme aussi

Et c'est Paris la pluie

Ces jardins remontés

Qui n'ont plus leur parure

Et c'est Paris l'ennui

La gare où s'accomplit

La dernière déchirure

Et c'est Paris fini

Loin des yeux loin du cœur

Chassé du paradis

Et c'est Paris chagrin

Mais une lettre de toi

Une lettre qui dit oui

Et c'est Paris demain

Des villes et des villages

Les roues tremblent de chance

C'est Paris en chemin

Et toi qui m'attends là

Et tout qui recommence

Et c'est Paris je reviens.

Deux jeunes firent une lecture émouvante de l'allocution de Victor Hugo prononcée à son retour à Paris, le 5 septembre 1870

Pour le texte complet prononcé par l’écrivain à son retour d’exil, le 5 septembre 1870, à la gare du Nord à Paris, je vous renvoie vers les archives réunies par la BNF Gallica : lien.

Ensuite, Le Choeur de l'Armée française a chanté l'emblématique chanson Le Temps De Cerises, avant le dépôt de gerbes par le Président François Hollande et la maire de Paris, Anne Hidalgo, au pied de la statue de la place de la République.

Puis, ce fut la minute de silence, avant La Marseillaise interprétée par le Choeur de l'Armée française et reprise par le public. 

Cette cérémonie officielle fut belle et la foule présente très respectueuse, même si ce rassemblement fut en nombre sans commune mesure comparable avec celui de l'année dernière.

JM et moi nous étions muni d'un drapeau français, ce qui nous a valu d'être souvent interviewés par des journalistes, français, canadiens, marocains, allemands.

Nous avons retrouvé sur place l'un de nos célèbres voisins, Daniel Herrero, lui aussi interrogé sur sa vision des choses.

A la fin de la cérémonie, l'accès a été donné au grand public. Celui-ci est invité à apporter ce soir une bougie pour les illuminations de la statue, de la fresque Fluctat Nec Mergitur (Il est battu par les flots, mais ne sombre pas) et du chêne nouvellement planté sur la place à proximité de la plaque dévoilée ce matin à la mémoire des victimes des attentats de 2015.

eMmA MessanA

© photos eMmA MessanA