Nous voici de retour en #Calabre avec un nouvel épisode qui a émaillé notre séjour le mois dernier.
En parcourant la Réserve naturelle de l'Aspromonte, nous avons souvent vu des personnes (particuliers ou petits exploitants agricoles) vendant leur production de fruits et légumes le long de la route.
Les tomates juteuses et goûtues, les pêches joufflues, les petites poires et même les citrons ont fait le délice de la plupart de nos collations du midi.
Ce jour-là, un dimanche, nous passons par Canolo où une paillote, située devant de majestueux pins, exposait une petite quantité fruits et légumes du terroir.
C'était l'heure du déjeuner, et c'est plus particulièrement le panier empli de fleurs de courgettes qui a tout de suite eu mes faveurs, car immanquablement ces fleurs me rappellent les beignets que nous confectionnait ma grand-mère (recette ici).
Nous nous sommes donc arrêtés et la propriétaite nous a proposé le menu du jour, affiché sur la devanture de sa paillote.
Malheureusement, les beignets de fleurs de courgettes n'en faisaient pas partie.
Contraitement à notre frugale habitude et devant le talent de persuasion de l'énergique et très courageuse dame qui ne ménageait pas sa peine en s'affairant en tous sens pour répondre aux différentes demandes, nous avons décidé de déjeuner sur place, le temps que notre repas soit cuit.
Nous avons tout de suite découvert que le lieu était très prisé des Calabrais qui y viennent pour pique-niquer en famille. Quelques familles étaient là, réunies pour profiter de la journée de repos et déjeuner avec simplicité dans la nature. Soit elles faisaient elles-mêmes cuire les victuailles qu'elles avaient apportées. Soit elles optaient, comme nous l'avions fait, pour la formule proposée par l'hôtesse de la paillote.
En fait, tout est prévu sur place dans l'aire de pique-nique : autour d'arbres offrant une ombre généreuse et bienvenue, des tables et des bancs en bois sont disposés, et surtout, des fours aménagés de briques et de grilles sont disponibles pour la cuisson des aliments.
Nous étions soufflés de voir ça, quand on sait combien il est risqué de faire des feux en forêt. Chez nous c'est interdit, mais je me souviens que cela ne l'a pas toujours été...
Partout, ce n'était que poêles à frire, bouteilles d'huile d'olive, marmites mitonnant directement sur le feu, aubergines, tomates, courgettes, bouteilles de vin gardées au frais dans de grandes bassines...
Nous avons tout de suite découvert que le lieu était très prisé des Calabrais.
Comme partout, nous étions les seuls touristes, et nous avons tout de suite été adoptés. Pendant que notre repas cuisait, un monsieur a tenu à nous faire goûter le saucission piquant local (la soppressata), le tout accompagné d'un généreux morceau de pain.
Allez, à la bonne franquette !
Tous étaient fiers de constater que nous nous intéressions à leur tradition et se laissaient volontiers photographier.
Nous avons également longuement conversé (en anglais) avec un monsieur qui revient tous les deux ans dans son village de Canolo d'où il est parti à l'âge de seize ans pour, coïncidence incroyable, un quartier proche du domicile que j'habitais enfant, en Australie.
Pendant ce temps-là, notre repas cuisait...
Puis, JM a mis la nappe, la table fut dressée, puis nous avons dégusté les plats...
Après, l'heure de la sacro-sainte sieste est arrivée, mais l'orage menaçait.
Alors, nous nous sommes peu à peu éloignés.
Nous avons repris notre route, heureux d'avoir partagé cette tranche de vie avec ces gens simples qui doivent ressembler comme des frères à mon arrière-grand-père Angelo.
Je ne vis pas dans le continent où je suis née, je ne vis pas dans les îles de naissance de mes ancêtres, mais je sais d'où je viens...
A bientôt pour d'autres anecdotes et photos autour de mon récent voyage en Calabre et en Toscane, entre deux collages à vous présenter (si vous le voulez bien)...
eMmA MessanA
photos © eMmA MessanA