30 Octobre 2023
En Ouzbékistan, il est appelé l'or blanc. Il est cultivé depuis le 19e siècle. Je veux parler du coton.
Cette ancienne république soviétique est encore à ce jour l'un des plus gros producteurs de coton au monde, le deuxième exportateur après les U. S. A.
Au cours de notre récent voyage, fin septembre-début octobre, la saison de la récolte se terminait.
Nous avons tout de même pu admirer quelques champs de coton qui offraient encore à la vue des balles de coton toutes douces, notamment dans la vallée de Fergana.
Toutes les capsules de coton ne s'ouvrent pas en même temps, aussi plusieurs récoltes peuvent-elles être réalisées dans l'année.
Au-delà de l'image d'Epinal, notre guide nous a expliqué que lui et ses frères ont connu l'époque durant leur enfance et jeunesse où il était obligatoire pour les étudiants de participer aux récoltes. Le pays a été sous domination soviétique jusqu'en 1991.
Les ramasseurs étaient payés au poids ramassé. Il valait donc mieux arriver très tôt car le coton étant encore mouillé, il pesait plus lourd.
A partir de 20 kg cueillis par jour, les jeunes étaient logés et nourris. Ce n'est qu'au-delà qu'ils étaient payés.
Les très bons parvenaient à cueillir jusqu'à 150 kg par jour. Nasim, notre guide nous a dit n'arriver que jusqu'à 60 ou 70 kg (il soupçonnait avec malice les plus forts de mettre des cailloux de leurs sacs !).
Ce travail obligatoire très dur a été interdit pour les enfants depuis 2017 par le Président actuel Mirzioïev, sous peine de voir la production boudée à l'achat par la communauté internationale soucieuse des droits de l'homme. L'histoire ne dit pas si des adultes y sont encore contraints...
Aujourd'hui, les fermiers louent leurs terres à l'Etat. Les plans sont donc décidés et contrôlés par l'Etat qui décide du tonnage qui doit être produit (on n'est pas loin des anciens kolkhozes). Les exportations se font principalement vers la Chine, la Corée, la Russie...
La culture du coton est très consommatrice d'eau. D'ailleurs durant l'ère soviétique, afin d'alimenter des bassins d'irrigation, les deux fleuves Amou-Daria et Syr-Daria ont vu leur cours dévié pour alimenter des terres agricoles, dont les champs de coton. Ce qui a provoqué des conséquences dramatiques sur l'écologie locales. Peu à peu on y a provoqué l'assèchement de la Mer d'Aral, autrefois le plus grand lac du monde...
Voyez cette animation qui montre la quasi-disparition de cette mer:
The Shrinking Aral Sea: Updated for 2015
Over the past 50 years the Aral Sea has been devastated by massive irrigation projects. These images show the decline over the past decade and perhaps even small signs of recovery in 2015. Read more
La culture de masse du coton tend à diminuer au fil des ans, afin de s'orienter vers celle d'un coton de meilleure qualité et aussi afin de favoriser les cultures vivrières.
J'aurais aussi adoré voir les champs de coton en fleurs. Pour satisfaire ma curiosité, il nous faudra revenir durant une autre saison ! En attendant, j'ai rapporté un peu de coton qui à présent trône parmi quelques-uns de mes petits trésors en Vendée dans l'une de mes coupelles d'adoration...
A bientôt,
eMmA MessanA