14 Juin 2023
Grâce à Manou dont la belle chronique m'avait donné l'envie de le lire, je viens de finir le très beau et émouvant roman de Viola Ardone (traduit de l'italien par Laura Brignon), Le Train des enfants (Il treno dei bambini).
L'auteure s'appuie sur des faits historiques réels advenus après la Seconde Guerre mondiale.
Une association sympathisante du PCI met en place, sur la base du volontariat, un programme de déplacement de milliers d'enfants vivant dans la misère dans le sud de l'Italie et notamment à Naples vers le nord à Modène et Bologne pour quelques mois, de façon à leur offrir une sorte de répit.
Le petit Amerigo et ses compagnons d'infortune vont donc quitter les ruelles de Naples, leurs familles et prendre un train vers une famille d'accueil d'adoption.
Ils vont découvrir une autre vie où l'on mange à sa faim, où l'on peut aller à l'école, apprendre la musique, être habillé et chaussé en toute dignité. Cela n'empêche pas la perte des repères, la nostalgie et le manque cruel de sa propre famille.
Ces mois aurons un impact indélébile sur leur destin que chacun vivra à sa façon...
J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce roman faite à hauteur d'enfant avec toute sa candeur et sa logique implaccable durant les deux tiers du livre, alors même que le point de vue déchirant de la maman est sous-jacent, mais tout en réserve et en délicatesse, elle qui ne sait signer son nom que d'une croix hésitante...
Je vous recommande vivement cette lecture pour la découverte d'un pan de l'histoire de l'Italie d'après-guerre et bien sûr pour la trame de l'histoire de ces personnages très attachants.
A bientôt pour d'autres "très brèves de lecture" (car je n'ai guère l'intention de devenir chroniqueuse littéraire...)
Bonnes lectures !
eMmA MessanA
Dans cette école, la maîtresse est un monsieur qui s'appelle M. Ferrari. Il est jeune, il n'a pas de moustache et il ne roule pas les "r". Il dit aux autres que je suis un des enfants du train, qu'ils doivent m'accueillir et me faire sentir comme chez moi. Chez moi je n'avais rien, je me dis. Alors ce serait mieux qu'ils me fassent sentir comme chez eux.