Yves Duteil, concert à Fontenay-le-Comte 13 septembre 2024

  Yves Duteil s'est produit à Fontenay-le-Comte en Vendée hier soir pour l'un des concerts de sa tournée Chemin d'écriture célébrant ses cinquante ans de carrière.

  Grâce à l'association Concerts humanitaires, présidée par Marion Dupré, une partie des bénéfices a été offerte à la Croix Rouge.
 Marion Dupré dirigeait magnifiquement la chorale d'une cinquantaine d'adultes avec Tempo Voce et Cant'Orbrie qui ont chanté cinq titres du beau répertoire d'Yves en sa compagnie, dont à la fin du concert, Pour Les Enfants Du Monde Entier.

   Ce fut un concert un peu spécial car il s'est déroulé dans la belle église Notre-Dame absolument bondée.
J'ai beau avoir applaudi Yves dans de nombreuses salles, dont de prestigieuses à Paris, l'ambiance est toute particulière dans un lieu voué à la spiritualité où immanquablement l'âme s'élève en s'accordant aux paroles profondes de son répertoire... 

  Bien sûr, nombreuses étaient les têtes blanches parmi l'assemblée, dont les nôtres. Mais mon époux Jean-Marc et moi-même avions la chance d'être assis juste derrière un enfant, sa jeune mamie et sa maman. Le jeune garçon tenait avec délicatesse et joie son billet. C'était tellement réjouissant que je lui ai demandé si je pouvais prendre sa main en photo. Lui a dit oui, puis les adultes à ses côtés, également...

  Les photos ou enregistrements n'étaient pas autorisés durant le concert. 
Pour vous décrire l'ambiance, je peux vous dire que l'attention et le respect, la communion, étaient palpables parmi le public conquis.
Ses fidèles musiciens, le bassiste Gilles Bioteau et le violoncelliste Philippe Nadal, ont contribué par leur talent et leur chaleureuse complicité avec le chanteur, au piano et à la guitare, à éclairer la scène en magnifiant les chansons.
Comme à chaque fois, j'ai été bluffée par la réorchestration de sa toute première chanson, Virages, qui ainsi interprétée, offre toute sa dimension et ressemble à un court-métrage.
On se sent véritablement portés dans un habitacle qui roule en épousant les courbes d'une route sinueuse, dont la vitesse nous fait tanguer, dont les essuie-glaces tentent de balayer la lumière crue des phares des véhicules croisés. On est presque à la limite de provoquer un accident, et puis... une fois les virages bien négociés, la vie peut continuer, ses accrocs, ses passions, peuvent juste venir calmement enrichir nos lendemains. Une prouesse musicale !  

Voici la set list qui était prévue. Elle était posée à ses pieds sur la scène devant son micro. Mais comme l'a si bien dit Yves au public, elle n'était pas trop éclairée alors, il y a eu quelques adaptations (très peu). 
 

   Evidemment, vous imaginez aisément ma joie absolue d'avoir pu poser aux côtés d'Yves avec le visuel de la couverture de mon album jeunesse à paraître et dont il a écrit la merveilleuse préface, L'étoile de Grand-mère.
Juste avant de partir pour Fontenay-le-Comte je venais de le recevoir de la part de l'éditeur. Je l'ai donc immédiatement imprimé pour le montrer à Yves à la fin de son concert.
Je suis aux anges ! 🌟

  Sur scène, Yves a conclu le spectacle en rendant un vibrant hommage à Noëlle, "ma muse, mon épouse, mon amour, ma chérie". Elle a été fort applaudie en venant un court instant éclairer la scène de son sourire et de sa présence discrète.
 Puis, elle a accompagné Yves durant sa séance de dédicaces.

 Quelle merveilleuse soirée en compagnie d'êtres qui savent tout donner pour notre plus grand bonheur ! 

La châtaigne

Dans la poche de mon blouson, j’avais caché une châtaigne qui, en ces jours très frais d’un automne précoce, était tombée de l’un des arbres du parking où nous avions garé la voiture tout près de l’église avant le concert.

Dans la poche de mon blouson, j’ai gardé la châtaigne au chaud, au creux de ma paume, durant tout le spectacle.
Son extrême douceur conjuguée entre scène et public dans l’écrin de l’église, a été comme le catalyseur d’un concentré d’émotions, puissantes et légères à la fois.

J’ai pu mobiliser par le truchement de ce petit fruit complice, toutes mes réserves de tendresse pour une écoute attentive et quasi recueillie, nimbée du mystère du lieu où les paroles des chansons offraient une intensité amplifiée. J’en aurais aussi presque fait les prières que je récitais, enfant, j’aurais presque pu aussi aller jusqu’à invoquer Bouddha !*

La fragilité humaine est universelle. Elle devient force quand elle s’oppose avec courage et douceur à la barbarie et sa cohorte de haine envers l’autre, de cynisme froid et de cruauté infligée impunément.
Dans la poche de mon blouson, la châtaigne a eu un pouvoir fort de transformation. C’est comme si la bienveillance et la bonté de l’artiste se produisant sur cette scène atypique y étaient venues élire domicile pour mieux se diffuser autour nous tous.

Dans la poche de mon blouson, j’avais caché une châtaigne…
                                                                      ℰℳ  13092024

* en clin d’œil respectueux à l’immense et émouvante chanson Pour Que Tu Ne Meures Pas :

Pour que tu ne meures pas
J'ai prié jour et nuit
Un Dieu que j'ignorais
Pour qu'il te garde en vie
Je priais à genoux
Pour qu'il te laisse à nous

Je faisais les prières
Que je me récitais
Lorsque j'étais enfant
Je disais Notre Père
Je vous salue Marie....

Et je cherchais en vain
Dans le ciel ici bas
Des instants de répit
Que je trouvais enfin
Dans le creux de tes bras

Pour que tu restes en vie
J'aurais prié Bouddha...

Pour que tu ne meures pas
Je plongeais mon regard
Au plus profond du tien
Pour soigner ton chagrin
J'aurais voulu qu'on m'aide
A trouver le remède

J'aurais changé l'histoire
Pour effacer les jours
Qui déposaient du noir
Autour de ton amour
Pour en briser le cours

J'aurais voulu pouvoir
Voler à ton secours...

Pour que tu ne meures pas
J'ai chanté certains soirs
Tous les chants de l'espoir
Que j'écrivais pour toi

Et je montais si haut
Vers l'infiniment beau
Pour pouvoir rapporter
Un peu d'éternité
A t'offrir en cadeau

Quand je t'ouvrais mon cœur
En caressant ta peau
Comme on touche un trésor
Tu te battais si bien
On se sentait si forts

J'aurais cherché plus loin
Pour que tu vives encore...

Je ne saurai jamais
Ce qui de tout cela
Nous a gardé ensemble
Du courage de vivre
Ou du bonheur qui tremble

Mais je bénis le ciel
De t'avoir épargnée
Lorsqu'à la nuit tombée
Je t'entends respirer

Et je connais le prix
De chaque instant de paix
Que nous offre aujourd'hui
Et l'amour qu'il fallait
Pour que tu restes ici...

Pour que tu ne meures pas,
J'aurais donné ma vie.

A bientot,
eMmA MessanA la tête et le coeur dans les étoiles ⭐ 

Yves Duteil, Pour Les Enfants Du Monde Entier

Paroles et musique, Yves Duteil
Album Ton Abscence (1987)

Pour les enfants du monde entier
Qui n'ont plus rien à espérer
Je voudrais faire une prière
A tous les maîtres de la Terre

A chaque enfant qui disparaît
C'est l'Univers qui tire un trait
Sur un espoir pour l'avenir
De pouvoir nous appartenir

J'ai vu des enfants s'en aller
Sourire aux lèvres et coeur léger
Vers la mort et le paradis
Que des adultes avaient promis

Mais quand ils sautaient sur les mines
C'était Mozart qu'on assassine
Si le bonheur est à ce prix
De quel enfer s'est -il nourri ?

Et combien faudra-t-il payer
De silence et d'obscurité
Pour effacer dans les mémoires
Le souvenir de leur histoire,

Quel testament quel évangile
Quelle main aveugle ou imbécile
Peut condamner tant d'innocence
A tant de larmes et de souffrance ?

La peur la haine et la violence
Ont mis le feu à leur enfance
Leurs chemins se sont hérissés
De misère et de barbelés

Peut on convaincre un dictateur
D'écouter battre un peu son coeur ?
Peut on souhaiter d'un président
Qu'il pleure aussi de temps en temps ?

Pour les enfants du monde entier
Qui n'ont de voix que pour pleurer
Je voudrais faire une prière
A tous les maîtres de la Terre

Dans vos sommeils de somnifères
Où vous dormez les yeux ouverts
Laissez souffler pour un instant
La magie de vos coeurs d'enfants

Puisque l'on sait de par le monde
Faire la paix pour quelques secondes
Au nom du Père et pour Noël
Que la trêve soit éternelle

Qu'elle taise à jamais les rancoeurs
Et qu'elle apaise au fond des coeurs
La vengeance et la cruauté,
Jusqu'au bout de l'éternité

Je n'ai pas l'ombre d'un pouvoir
Mais j'ai le coeur rempli d'espoir
Et de chansons pour aujourd'hui
Qui sont des hymnes pour la vie

Et des ghettos, des bidonvilles
Du coeur du siècle de l'exil
Des voix s'élèvent un peu partout
Qui font chanter les gens debout

Vous pouvez fermer vos frontières
Bloquer vos ports et vos rivières
Mais les chansons voyagent à pied
En secret dans les coeurs fermés

Ce sont les mères qui les apprennent
A leurs enfants qui les reprennent
Elles finiront par éclater
Sous le ciel de la liberté

Pour les enfants du monde entier.