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La Délicatesse du bonheur, Marie-France Desmaray

La Délicatesse du bonheur, Marie-France Desmaray

La Délicatesse du bonheur, Marie-France Desmaray

   La Délicatesse du bonheur de Marie-France Desmaray est un joli roman publié aux Presses de la Cité, dernier volet d'une trilogie* qui peut se lire indépendamment des deux premiers livres.

   On s'attache au personnage principal de Justine, jeune femme au caractère bien trempé.
Elle décide de vivre sa vie en toute indépendance en quittant les marais de sa Vendée natale pour rejoindre une partie de sa famille émigrée au Canada.

Depuis ses débuts en qualité de domestique, elle avait soigneusement économisé ses gages et chaque semaine elle recomptait un à un ses sous, prenant plaisir à faire sonner les pièces. Mais ce pécule ne suffirait pas à mener à bien son projet et, pour le mettre à exécution, il lui faudrait encore des mois. Et cela, c'était hors de question. Quand une solution s'imposa à son esprit, elle eut honte. Puis se ressaisit aussitôt.
- Je n'ai pas le choix.

Marie-France Desmaray, "La Délicatesse du bonheur" (éd.Les Presses de la Cité - Collection Terres de France

   On suit avec intérêt et tendresse son cheminement vers la maturité, ses choix qui la conduisent vers la liberté et l'accomplissement de son destin.

   Au passage au cours de la lecture, on apprend sur le Manitoba et les événements marquants de l'après guerre au Canada, notamment sur le traitement de ses primo habitants, lié au programme d'adoption auquel ont eu recours des familles en mal d'enfants.

Je suis indignée par la loi sur les Indiens. Elle est discriminatoire et toujours aussi scélérate depuis 1876. Les modifications de 1951 accordent aux gouvernements provinciaux le droit de retirer des enfants à leurs familles sous le prétexte de les protéger de parents sous influence de substances toxiques ou d'alcool.
Ces explications affolèrent Justine.
- Tu penses que Gabin a été enlevé à ses parents ?
- Disons qu'on a dû les convaincre que leur fils bénéficierait d'une meilleure éducation hors de la réserve. Sauf que, bien souvent, la réalité n'est pas aussi glorieuse. Il suffit de voir ce qui se passe depuis des années dans les pensionnats. Un scandale, tenu sous silence. Je n'invente rien, crois-moi, je l'ai vécu !

Marie-France Desmaray, "La Délicatesse du bonheur" (éd. Les Presses de la Cité - Collection Terres de France, p. 298)

Quant à Andrew, il cultivait un amour inconsidéré de la langue française, entretenu par de longues années d’études en littérature, suivies d’un poste de professeur de français à l’université. Une passion qu’il partageait avec sa femme, et tous deux achetaient régulièrement des romans ou albums de contes au Comptoir du livre, la librairie francophone de la rue Alverstone à Winnipeg, ou chez Kirouac à Saint-Boniface. Malgré tout, cela ne l’empêchait pas d’être convaincu que l’anglais était la langue d’avenir des affaires et que ses enfants n’avaient pas d’autre choix que de la maîtriser parfaitement.

Elle était devenue étrangère au pays qui l’avait vue naître. Si dans les premiers jours elle en conçut du chagrin, très vite elle admit que c’est elle qui avait changé. Les gens d’ici ne la reconnaissaient plus, ne l’appelaient plus que « la Canadienne », d’un air circonspect. Certains l’enviaient, concevaient de la jalousie qu’elle ait réussi dans ce pays qui les faisait rêver, d’autres au contraire, à la mémoire revêche, surtout parmi les plus anciens, disaient qu’elle était devenue bien bêcheuse, qu’elle la ramenait moins quand elle avait quitté la bourrine avec sa drôlesse dans le ventre, presque trente ans auparavant. Ils avaient raison.

   J'ai pris du plaisir à lire La Délicatesse du bonheur pendant les quelques moments de calme que je me suis octroyée durant ces fêtes de fin d'année.
Celles-ci m'ont bien occupée en recevant la famille et surtout, elles m'ont comblée de joie.
Mais comme vous le savez, la lecture faisant partie de mon hygiène quotidienne, il n'était pas question que je n'ouvre pas de livres même en cette fin d'année. Ce roman s'y prêtait fort bien car sa lecture en est aisée et bien agréable et puis, c'est chez ma librairie indépendante préférée dont je vous parle régulièrement, Au Chat lent à Challans en Vendée, que je l'ai acquis au cours d'une journée de dédicaces de l'auteure.

Marie-France Desmaray est le pseudo de romancière de la blogueuse culinaire Marie-France Bertaud.  

A bientôt pour d'autres lectures,

eMmA MessanA

* Les Amants de la Rivière Rouge, Le tourbillon des illusions, La Délicatesse du bonheur

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M
Je ne connaissais pas cet auteur et je viens de voir que ma médiathèque possédait le premier tome de cette trilogie, alors bien entendu je l'ai noté car en plus j'ai lu ces derniers temps pas mal de romans qui se passent au Canada dont je parlerai bientôt sur le blog...Bisous et merci pour ton enthousiasme
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E
Merci pour elle !<br /> Le peu que je connais du Canada, je l'aime beaucoup...<br /> L'enthousiasme m'est vital !<br /> Je t'embrasse Manou.
M
Merci infiniment ma chère Emma, je suis très touchée par ton commentaire. Merci aussi pour ta bienveillance et ton amitié. Je t'embrasse.
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E
C'est moi qui te remercie, Marie-France, pour ton passage ici et pour tes écrits qui nous font nous évader de notre quotidien...<br /> Je t'embrasse.<br /> Amitiés,<br /> eMmA<br />
P
Merci pour ce partage Emme, je note sur ma petite liste de lectures à programmer ;-)<br /> Bonne fin de journée
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P
C'est ce que je recherche aussi, les trucs lourds et pesants, on en a assez dans l'actualité.<br /> Bonne soirée Emma
E
Oui, j'aime ;)<br /> Une lecture à la fois douce et légère, mais aussi instructive sans être pesante.<br /> Merci pour Marie-France.<br /> Bonne journée Pascale.