24 Janvier 2020
Une ancienne petite histoire d'#anecdote autour du collage du jour:
J'ai souvent composé des collages la #Nuit, par nécessité car dans la journée j'étais trop absorbée par une vie professionnelle très riche, mais aussi par désir de ne pas laisser fuir l'inspiration lorsqu'elle se présentait en fin de journée ou même au plein milieu de la nuit.
La nuit, c'est ma complice, ma tendre cachette qui m'offre un espace privatif propice à l'émergeance d'idées et de mots à coller sur une page blanche.
Je ne décide pas systématiquement de travailler la nuit, mais si cela vient, je ne me l'interdis jamais.
J'aime attendre que la maisonnée soit au repos, la table du petit-déjeuner installée pour un petit régal prévu dès le lendemain matin.
En fait, j'imagine que cela doit me rassurer de sentir que la nuit prépare une nouvelle journée et que pendant ce temps-là, elle me nourrit en me maintenant éveillée au sens fort du terme, quasi organique, physiquement prête pour cette intimité avec mes petits papiers...
Je me retrouve seule, au calme, tranquille et apaisée, libre de me concentrer sur ma pensée et d'en retirer de la joie, baignée de lumière tamisée incitant à un univers de création.
Contrairement à la journée, je ne vais pas nécessairement écouter de la musique, mais plutôt me laisser bercer par les rumeurs de la ville. Mon quartier parisien ne dort pratiquement jamais et j'aime beaucoup l'entendre bruisser de vie. Là, tout de suite, pendant que je vous écris, la fenêtre ouverte, et c'est la pluie battante de l'orage que j'entends. Quel délice !
Je le reconnais, cela peut paraître légèrement égoïste, mais ces rendez-vous solitaires avec la nuit, je les chéris.
Personne ne vient vous interrompre ou regarder par-dessus votre épaule, même si, de jour, je suis tout de même habituellement entourée de bienveillance.
Les collages que j'ai pu composer à la faveur de la nuit ont tous ce je ne sais quoi qui les rendent un peu à part. Ils portent, sans que je l'ai réellement voulu, une empreinte à eux, faite d'ombres furtives, de lumières bleutées, de thèmes oniriques.
La nuit, c'est une ambiance toute particulière qui m'offre une concentration intense et pure. Et puis, savoir que le jour va se lever et qu'avec lui reviendront la cohorte des multiples tâches et obligations "classiques", m'incite à davantage ramasser ma pensée pour faire avancer le processus de création.
Oui, je le sais bien, on ne peut pas tous s'offrir le luxe de jouer les oiseaux de nuit.
Moi, j'ai toujours eu cette chance d'avoir la capacité, après mes grandes journées de travail diurnes, de m'atabler sans trop de difficulté, et entreprendre un autre espace temps réservé à l'écriture ou au collage.
Durant des années j'ai pu, après trois ou quatre heures de sommeil seulement, accomplir quand même mes tâches quotidiennes. Ce n'est sans doute pas très bon pour la santé, mais voilà, c'est fait...
J'en profite pour saluer et remercier tous les travailleurs de nuit qui n'ont pas forcément choisi leurs horaires, ceux qui prennent soin de nous et de notre environnement, alors que nous dormons. Leurs nuits ne sont pas toujours magiques, je ne l'ignore pas et je les respecte profondément...
Voici quelques uns de mes collages qui ont été composés la nuit. J'en garde un souvenir précis et intense, quelques étoiles dans les yeux.
Après la composition de ces collages, j'ai souvent très bien dormi, ne fut-ce qu'à peine deux ou trois heures...
Sur ce, je vous souhaite une très bonne nuit. Oui, Cendrillon ne va pas tarder à rentrer "à l'après-minuit"...
eMmA MessanA
William Sheller, A L'Après Minuit
Extrait de Symphoman (2006)
Tu n' as laissé qu'un peu de cendres
Au bord du tapis
Dans le vent tiède de deux septembre
A l'après minuit.
Et je me demande lorsque j'y réfléchis
Si tu n'es pas tout juste à peine un peu étourdie
Et je me demande lorsque j'y réfléchis
Si tu n'es pas tout juste à peine un peu étourdie
Tu as laissé sans prendre garde
Couler les bougies
Comme des étoiles qui s'attardent
A l'après minuit.
Et je me demande lorsque j'y réfléchis
Si tu n'es pas tout juste à peine un peu étourdie
Et je me demande lorsque j'y réfléchis
Si tu n'es pas tout juste à peine un peu étourdie
J'ai la tête qui dérive
J'ai peur que tu m'oublies
Dans le sommeil qui m'enivre
A l'après minuit
Pour retrouver d'autres chansons de William Sheller dans la playlist d'eMmA, reliez ces pages:
Mail-art vers Rosay-sur-Lieure
"sous des collages à la gomme arabique"
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