24 Novembre 2023
La voix est le toucher de l'âme
La petite histoire d' #anecdote autour du collage du jour:
Travailler sur la voix n'est pas anodin, car on évolue dans ce qu'il y a de plus intime et difficilement dissimulable.
La voix sert bien sûr à communiquer, depuis le cri primal jusqu'au dernier râle, en passant par le registre de la séduction, l'enseignement, la révolte, le dit ou même le non-dit, chant et verbe mêlés...
La voix est le vecteur qui se fait chair pour transmettre toute une palette d'émotions et de sentiments, jusqu'aux plus secrets.
Avec de la pratique et de l'expérience, elle peut être domestiquée, dressée pour devenir un instrument dont on peut jouer pour charmer, pour émouvoir ou pour donner de l'illusion, pour consoler, pour transmettre, pour mieux dire et mieux chanter.
Cependant, malgré tous les apprentissages, elle demeurera toujours unique, notre marque de fabrique toute personnelle, mystérieuse, avec ses failles et ses bonheurs.
Quand la parole nous est niée, il devient particulièrement violent de devoir contenir sa voix.
Je refuse que tu me parles = je refuse que ta voix me touche.
Il faut ravaler ses mots, sa musique personnelle ; il faut baillonner ce qui est au plus profond de soi et qui veut s'écouler vers l'autre, comme une empreinte de soi reconnaissable parmi tant d'autres.
Alors la voix chante et dit à l'intérieur de soi, comme une prière prisonnière que des barreaux invisibles ont contenue.
La voix est notre couleur qui vient enrichir la palette composée d'autres voix amies déjà connues.
Peut-on aller jusqu'à perdre sa voix, devenir muet, nier son identité lorsqu'on est sommé de se taire ?
Sait-on quel désastre on peut provoquer à refuser d'entendre une voix ?
Apprendre à dire et à chanter, c'est donner (et se donner) la joie de s'ouvrir vers l'autre et vers soi-même.
© eMmA MessanA