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Les vendeurs de colliers narikurovars

   Cette fois, il ne me reste plus du tout de colliers.

Un très grand merci à vous tous qui avez fait cette bonne action en achetant des colliers vendus au profit intégral d'Apres School) !

Plus bas, vous pouvez lire leur histoire singulière.

La prochaine fois que je retourne à Pondichéry, j'en rapporterai à nouveau tout un lot.

Recevez toute ma gratitude,

eMmA MessanA

Les deux derniers colliers Narikurovars

*

Colliers artisanaux (vente au profit intégral d'Apres School). Photo 2 JM : Rheka et eMmA, la maman de Rheka et un acheteur Canadien rencontré au cours de notre conversation Colliers artisanaux (vente au profit intégral d'Apres School). Photo 2 JM : Rheka et eMmA, la maman de Rheka et un acheteur Canadien rencontré au cours de notre conversation

Colliers artisanaux (vente au profit intégral d'Apres School). Photo 2 JM : Rheka et eMmA, la maman de Rheka et un acheteur Canadien rencontré au cours de notre conversation

         Au cours de notre récent voyage à Pondichéry lié à Apres School, nous n'avons pas cherché à retrouver notre première filleule Bhuvana, ni même Devayani notre deuxième filleule, toutes deux parties au bout de deux ou trois ans de fréquentation de l'école.

Nous l'avions fait il y a trois ans, et nous gardons un excellent souvenir de nos émouvantes retrouvailles avec Bhuvana (revoir ici).

   En fait, nous n'en avons pas eu vraiment le temps, ou peut-être avons-nous plutôt décidé, consciemment ou non, de ne pas nous focaliser sur ce point assez délicat du départ prématuré d'un enfant de l'école. Le tourbillon dans lequel nous étions pour mener à bien notre mission a fait que nous nous sommes exclusivement concentrés sur le présent des enfants actuellement sur place, sans oublier le passé, mais en l'intégrant et en respectant le choix des parents.

D'une certaine manière, ce passé, nous avons pu le croiser et même l'intégrer dans notre action d'aujourd'hui. En voici l'anecdote :

    En circulant et en arpentant quotidiennement les rues de Pondichéry afin de réaliser tous les achats dont nous avions besoin pour l'école, je demeurais attentive en me disant que nous pourrions croiser un visage connu parmi les vendeurs des rues très présents. Comme vous le savez, les enfants très miséreux qui sont éduqués au sein d'Apres School, proviennent de la communauté Adivasi semi-nomade des chasseurs Narikurovars (quelques explications sur ces primo-habitants de l'Inde, si vous le souhaitez en reliant cette page ici). Nous avions eu l'occasion d'aller à leur rencontre sur leur lieu de vie (de survie) dans le bidonville de Lawspet notamment. Au fil du temps, nous savons donc les reconnaître de plus en plus aisément.

Alors, lorsque nous avons repéré dans Pondi des vendeurs de colliers en verroterie montés sur fil de cuivre, nous savions que nous avions affaire à cette communauté d'Adivasis. Je voulais racheter un lot des colliers comme je le fais à chacune de nos visites à Pondichéry.

Un matin, nous nous sommes approchés d'un vendeur qui a immédiatement commencé son petit couplet très limité pour vendre son artisanat. "Hello, hello, joli, nice, pas cher"). Et moi de répondre "Narikurovar ?"

Si vous aviez vu son air incrédule et sa joie de savoir que nous pouvions connaître sa communauté de rejetés parmi les plus plus rejetés, les sous-castes, les mendiants !

J'ai prononcé le mot d'Apres School et alors, un large sourire a illuminé son visage. J'ai cité, Kovaisarala, Bhuvana, et d'autres noms. Il nous en a cité d'autres...

Janvier 2017, Mani, le chasseur Narikurovar, qui pour survivre vend le micro-artisanat de sa communauté

Janvier 2017, Mani, le chasseur Narikurovar, qui pour survivre vend le micro-artisanat de sa communauté

Chasseur Narikurovar à Lawspet, mars 2014

Chasseur Narikurovar à Lawspet, mars 2014

Nous avons raconté à Mani, le vendeur des rues, notre visite chez lui d'il y a trois ans, et il nous a fièrement fait savoir qu'il était chasseur. Devant lui et ses compagnons, j'ai alors sorti quelques photos que je gardais dans mon sac à dos en anticipant et même en espérant cette sorte de contact. Lorsqu'il a reconnu les siens et son univers, la joie toute de réserve qu'il a manifestée était palpable. Un homme maîtrisant l'anglais et le tamoul, s'est approché de notre petit groupe, et nous a servi d'interprète. Mani nous a donné des nouvelles des petites que nous connaissions et qui depuis sont devenues des grandes, pour certaines déjà mamans.

Puis, nous lui avons acheté une vingtaine de petits colliers et lui avons offert quelques photos de Lawspet que j'avais apportées.

 

Lawspet, mars 2014

Lawspet, mars 2014

Lawspet, mars 2014

Lawspet, mars 2014

Lawspet, mars 2014

Lawspet, mars 2014

Lawspet, mars 2014

Lawspet, mars 2014

   Mani a voulu que l'on prenne des photos de lui et nous ensemble posant devant les colliers. Nous l'avons fait, les avons fait imprimer pour les lui offrir quelques jours plus tard. Il les a prises avec beaucoup de gratitude et les serrait fort dans ses mains comme un trésor avant que l'on se quitte... jusqu'à une prochaine hypothétique rencontre.

Rue Dupleix à Pondichéry, janvier 2017, eMmA (qui porte l'un des colliers) aux côtés de Mani, le vendeur des rues

Rue Dupleix à Pondichéry, janvier 2017, eMmA (qui porte l'un des colliers) aux côtés de Mani, le vendeur des rues

Quelques jours plus tard, le même scénario s'est répété lorsque nous avons croisé une femme et sa jeune fille vendant les fameux colliers. Cette fois, le visage de la jeune fille me disait quelque chose.

Alors, j'ai à nouveau sorti quelques photos et la jeune fille, très timide, s'est reconnue sur l'une où elle figurait aux côtés de notre première filleule Bhuvana, toutes deux souriantes et complices en mars 2010.

Apres School, Rehka et Bhuvana, mars 2010

Apres School, Rehka et Bhuvana, mars 2010

Il s'agissait de Rheka qui, à l'évocation d'Apres School, a pris un air bien nostalgique en nous disant très bien se souvenir de l'école de son enfance et "I remember Karina".

Je me suis empressée d'envoyer un mail à Karine pour lui faire part de notre rencontre et des mots de Rheka, ainsi que cette photo que nous avons prise de notre petite vendeuse des rues tenant dans ses mains la photo souvenir évoquée.

Karine, éducatrice durant plusieurs années à Apres School, en a été bouleversée. A la faveur de cet échange par mail, nous avons appris que nous n'habitons pas loin les uns des autres, aussi nous nous sommes rencontrés à Nantes depuis. Ce fut la fête d'évoquer l'école et les enfants !

Pondichéry, janvier 2017. Rekha la jeune vendeuse des rues tenant une photo prise à Apres School où elle était scolarisée en 2010, et sa maman

Pondichéry, janvier 2017. Rekha la jeune vendeuse des rues tenant une photo prise à Apres School où elle était scolarisée en 2010, et sa maman

   Bien évidemment, nous avons offert la photo à Rekha et avons acquis un nouveau lot de petits colliers. Elles nous ont donné des nouvelles des anciennes de l'école qui ont confirmé celles transmises par Mani.

Ce fut une bonne affaire pour ces dames, car des touristes Canadiens de passage, ayant assisté à nos échanges ont eux aussi acheté des colliers...

Ces rencontres nous ont permis de rappeler qu'il est important de laisser les enfants aller à l'école le plus longtemps possible. La maman de Rekha en était consciente et elle était fière de nous dire qu'elle savait que certaines filles d'Apres School poursuivent leur scolarité au collège. Je ne sais pas ce qu'en pensait vraiment Rekha...

A bientôt,
JM &
eMmA MessanA

Les vendeurs de colliers narikurovars
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G
Merci pour ce reportage et tes belles photos...Tu nous aides à ne pas oublier nous aussi ces personnes que tant de gens oublient et qui ont besoin de considération et d'amour tout autant que nous
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J
Des liens très forts des joies mais aussi des déceptions... Une très belle histoire...
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E
Des liens aussi fort et beaux que ces petits colliers...
M
Comme ils sont beaux et souriants, quel plaisir de les voir aimer la vie, merci eMmA
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E
J'ai un peu la nostalgie...
J
un bien beau et intéressant reportage ! bises et belle journée
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E
Chaque peuple a des racines qu'il faut protéger et mettre en valeur. Ici il y va de leur pérennité...
E
Un récit magnifique où tes joies et tes espoirs se mêlent à l'instant des rencontres. Aimer autrui c'est l'aimer tel qu'il est et être à son écoute.C'est ce que tu fais même si les désirs ne vont pas dans le même sens. Tes photos sont superbes et expressives. <br /> Douce soirée, bises eMmA
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E
J'aime infiniment ce que tu m'as écrit. C'est beau et je t'en remercie du fond du coeur.<br /> Je t'embrasse Andrée.<br /> eMmA
S
c'est très intéressant merci!
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E
Les primo habitants d'un pays portent en eux un héritage qu'il faut absolument préserver. Je me souviens que dans l'Australie de mon enfance les Aborigènes étaient relégués le plus loin possible, leur culture niée, leurs habitudes moquées et même détestées. Ce n'est souvent que trop tard que les gouvernements présentent des excuses à ces peuples, une fois qu'ils sont "assimilés"...
M
Tu as glané plein de sourires, des déceptions, beaucoup de joies, à l'image de la vie, ces photos le disent<br /> Bises eMmA
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E
Non pas des déceptions, juste des points à faire progresser, à améliorer. C'est normal dans tout projet, du plus petit au plus grand, alors pour une Ecole pour les plus défavorisés et en Inde, tu imagines...<br /> Je t'embrasse,<br /> eMmA
G
Tu as tissé des liens très forts avec ces enfants et l'histoire de certains est assez pénible et émouvante à lire. Tout au long de ton voyage tu as été récompensée par leur sourire et pas que.Au niveau des photos je ne sais plus si je te l'ai dit une expo s'impose surtout quelles peuvent être très documentées.
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E
Merci Gérard pour tous ces mots et aussi pour avoir suivi pas à pas tous mes témoignages sur place à Apres School et à mon retour depuis quelques jours.<br /> Pour les photos, je les prends avec mes tripes, alors parfois, en fait la plupart du temps, elles sont le fruit de ma passion ;) et la technique est loin, bien loin de servir mes modèles. Alors, tu imagines, une expo... ou alors il faudrait la titrer "Une néophyte au pays des Adivasis".<br /> Merci encore pour tes lectures et bienveillance.<br /> Je t'embrasse,<br /> eMmA
D
Une histoire bouleversante que tu racontes si bien et que tu agrémentes de jolies photos Je pense que ces enfants ont eu la chance de croiser "Aprés School" sur leur chemin. Je suis certaine qu'ils n'oublieront jamais les beaux moments d'enfance qu'ils ont passé là-bas. Leurs proches le savent aussi, il n'y a qu'à voir leur émotion quand tu leur parles de l'école. Je suis très émue, bisous Emma
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E
Tu as tout dit, Nicole...<br /> Merci pour tes visites fidèles.<br /> Je t'embrasse,<br /> eMmA
V
Il va falloir encore beaucoup de temps pour que des jeunes filles comme Rekha ou Kovaisarala ne retournent pas à la rue, se retrouvent mariées par la volonté des parents (celle-là même qui retire leurs filles de l'école) voire mamans en n'étant encore que des adolescentes.<br /> Sans nul doute, tes pas dans Pondichery t'ont conduite au bon endroit. Le lien est là, le plus fort.<br /> Ta note me touche beaucoup tu t'en doutes. Merci Emma. Bises
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E
Oui Valentine, cette rencontre, je sais que c'était aussi un lien vers toi. Dès que l'on prononce le prénom de Kovaisarala, les visages s'éclairent car dans le coeur de chacun c'est un petit soleil. <br /> Les tout premiers filleuls qui ont été parrainés à l'école faisaient partie des plus pauvres parmi les plus pauvres, donc provenant de familles des moins éduquées. C'était ceux qu'il était bon d'aider en priorité. Ce fut le cas, entre autres, de Kovaisarala, de Bhuvana, de Durga, de Madhavan... Mais du coup, sans doute était-ce ceux qu'il était encore bien difficile de convaincre du bien-fondé d'une éducation sur la durée. <br /> Tout ce qui a été fait est une pierre à l'édifice, sois-en convaincue. Le chemin est certes long, mais il ne faut pas se décourager.<br /> Merci d'être touchée par cette aventure.<br /> Je t'embrasse,<br /> eMmA
A
Quelle belle histoire! Un peu triste pour les enfants qui n'ont pas pu continuer, mais tout de même une grande joie et beaucoup d'émotion!
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E
Je suis profondément persuadée que pendant le laps de temps qu'ils ont passé à Apres School, ils ont pu être des enfants à part entière. Ils ont pu jouer (oui, tout simplement jouer), ils ont pu être nourris (certains étaient tellement surpris d'avoir droit à trois repas par jour !), ils ont pu aprrendre à lire et à écrire. Bref, ils ont pu être des enfants, pendant un temps. Demain, ils mettront, je l'espère, leurs enfants à l'école. Pas à pas...<br /> Merci Alma pour ton commentaire.