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Comme une vieille enseigne

Gilbert Sigrist Trio, Nous N'irons Plus Au Bois - Extrait de l'album Jazz Comptines

Comme une vieille enseigne

Série #Collage de titres (mon jeu d'été consiste à faire une phrase avec le titre de trois ouvrages choisis dans ma bibliothèque personnelle, sans aucun rapport entre eux quant à leur contenu).

 

  Vous le savez que la plupart des contes classiques pour les enfants offrent une double lecture et sous des airs doux et innocents, ils cachent des horreurs. Une célèbre comptine ne fait pas exception à la règle et je vous laisse en chercher l'origine... si vous le souhaitez.

  Du coup, la phrase constituée à partir du titre de ces trois livres pourrait s'apparenter à une enseigne...

~~

 

Au bonheur des ogres, entrez dans la danse, voyez comme on danse !

 

~~

Au bonheur des ogres, roman de Daniel Pennac chez Folio, lu en mars 1996 à Chatou.

Deux marque-pages : le billet d'un concert de William Sheller à la Salle Pleyel et un autre d'un concert au Châtelet du violoncelliste Arto Noras et du pianiste Bruno Rigutto.

Entrez dans la danse, roman de Jean Teulé publié chez Julliard lu en mars 2018 à Saint-Urbain (Vendée).

Une adorable carte Médecins du Monde écrite par une amie très chère s'y trouve page 60.

Voyez comme on danse, roman de Jean d'Ormesson chez Robert Laffont édité en 2001. A l'époque j'habitais près de Strasbourg.

Je crois que je ne l'ai pas lu et je suis littéralement scotchée de constater qu'entre ses pages je retrouve un tout petit article découpé titré "Maman, fais-moi peur !" (bien sûr, il n'a rien à voir avec le sujet du livre de Jean d'Ormesson). Je n'ai aucune idée de quel magazine il provient mais il nous rappelle en substance que les contes pour enfants sont souvent vecteurs de choses terrifiantes. Frémir est l'essence même de la magie du rêve de l'enfance. Les angoisses et les peurs générées, pour peu que celles-ci soient accompagnées et expliquées, peuvent être apprivoisées pour faire grandir.

Ce clin d'oeil du hasard m'a fait retrouver cet article tapi à l'intérieur d'un livre que j'ai choisi pour construire la phrase du jour. Décidément, je le répète, mon petit jeu estival "collage de titres" n'est guère anodin...

   Bonnes, très bonnes lectures à tous et à bientôt pour un nouveau jeu, si vous le voulez bien !

  eMmA MessanA

Sous les étoiles, dans Strasbourg hébétée d'une folie générale comme si la raison était en morte saison, les êtres hybrides, grotesques, et allégoriques de l'édifice regardent glisser, sur le mur d'en face, des ombres semblables à celles de monstres effrayants, possédés et fantasmatiques. Légendes ou mensonges, on se croirait dans un conte de fées où tout peut arriver, les métamorphoses les plus invraisemblables. Les gargouilles dans la brume relèvent et tournent leurs yeux de pierre vers la rue du Jeu-des-Enfants...

Jean Teulé (in "Entrez dans la danse" p. 60 Ed. Julliard)

Les Collages d'eMmA MessanA, sculpture en papier mâché "Entrée dans la ronde", pièce unique © eMmA MessanA

Les Collages d'eMmA MessanA, sculpture en papier mâché "Entrée dans la ronde", pièce unique © eMmA MessanA

Gilbert Sigrist Trio, Nous N'irons Plus Au Bois

Extrait de l'album Jazz Comptines

Ronde enfantine française qui comme bien des textes pour les enfants n'est pas si innocente que ça...

Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés
La belle que voilà, ira les ramasser
Entrez dans la danse, voyez comme on danse,
Sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez.

Et les lauriers du bois les laiss’rons nous faner
Non, chacune à son tour ira les ramasser
Entrez dans la danse, voyez comme on danse,
Sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez.

Si la cigale y dort, ne faut pas la blesser
Le chant du rossignol la viendra réveiller
Entrez dans la danse, voyez comme on danse,
Sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez.

Et aussi la fauvette avec son doux gosier
Et Jeanne, la bergère, avec son blanc panier,
Entrez dans la danse, voyez comme on danse,
Sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez.

Cigale, ma cigale, allons, il faut chanter
Car les lauriers du bois sont déjà repoussés
Entrez dans la danse, voyez comme on danse,
Sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez.

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E
C'est vrai , les contes pour enfants étaient souvent terrifiants .Il faut vraiment que les peurs générées soient profondément accompagnées par une personne de confiance.<br /> J'adore ta sculpture .<br /> Belle soirée, bises eMmA
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E
C'est vrai que les peurs enfantines construisent l'adulte, mais elles peuvent vous poursuivre toute la vie, nichées dans le creux du cerveau ou du cœur...<br /> Ma sculpture de papier mâché chante parfois, j'en suis toujours surprise et alors quand elle danse, je suis obligée de la rattraper pour ne pas qu'elle tombe de l'étagère...<br /> Passe une bonne journée, Erato.
L
tu es si créative, j'apprécie la phrase constituée<br /> plaisir de voir ta sculpture, 3 ans déjà<br /> Merci, bises
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E
Merci Le Nez, je te souhaite une belle soirée.
P
Sur les appareils mobiles qui sont mes partenaires du quotidien, il n'est pas toujours facile de laisser des commentaires, d'où l'utilisation plus grande de FB ! Mais pour une fois que je suis devant mon écran, autant en profiter ! J'ai plaisir à te suivre ici où là, et tu me donnes très envie d'entrer dans cette danse de Jean Teulé, je n'avais pas encore osé ! Je t'embrasse<br /> Anne
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E
Vas-y fonce ! Un régal d'écriture, de folie, d'érudition et d'humour déjanté (j'aime notamment quand Teulé ose des anachronismes de langage en nous parlant de rave parties en plein Moyen-Âge !). Ce petit roman est un bijou.<br /> Je t'embrasse, chère Anne, que j'ai beaucoup de plaisir à lire ici (mais également sur les réseaux sociaux, bien sûr).<br />
V
Les contes pour enfants ont heureusement évolués!<br /> Combien de contes anciens aux allusions sexuelles cachées que l'on n'apprend que beaucouo plus tard, voire pas du tout!<br /> Ma mère me chantait "Ne pleure pas Jeannette" . Je trouvais atroce cette pauvre fille pendouillée avec son pauvre Pierre!!!<br /> Quelle étrange histoire que celle que nous raconte Jean Teulé qui n'a pas son pareil pour nous dénicher des "horreurs" dont il a le secret.<br /> Belle journée chère Emma. Tu dois être dans une des rares régions épargnée par la canicule!
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E
Je me souviens du temps lointain où j’œuvrais en tant que conteuse dans une librairie pour enfants à Strasbourg (c'était dans une autre vie lorsque j'avais pris six mois de congé sabbatique d'Air France). <br /> Nous étions quelques conteurs qui venions au gré de nos envies et disponibilités les mercredis et samedis pour conter des histoires, qu'un seul enfant soit venu ou toute une classe.<br /> Un jour, nous étions quatre conteurs à être présentes, mais aucun enfant n'était venu. Alors, nous avons tout de même conté, mais pour nous seuls. <br /> Une géniale conteuse nous a fait une version hilarante mais très peu soft du Petit Chaperon Rouge. Chaque conteur a ensuite improvisé sur Peau d'Âne, Cendrillon et les Trois Petits Cochons. Nous avons chacun rivalisé de... réalisme. <br /> Oui, heureusement qu'aucun enfant (ou parent d'enfant) n'était présent...<br /> Canicule ? C'est quoi ?<br /> Bises chère Valentine.
A
Excellent choix grâce à ta biblio très étendue. Et excellent Jean Teulé. Tes petits danseurs illustrent parfaitement ton nouveau titre. Quelques chansons enfantines sont à double sens en effet, ce n'est pas le moindre de leurs charmes.
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E
Cette sculpture en papier mâché, je l'avais faite il y a trois ans, juste avant de partir de Paris pour la Vendée. Je m'imaginais symboliquement en train d'entrer dans une nouvelle ronde pour que l'on m'y accueille.<br /> Oui, ce livre de Teulé est remarquable sur un épisode complètement fou de l'histoire strasbourgeoise.