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Renouer avec le vivant, Tout commmence au jardin, Aymeric Lazarin

 

La jolie couverture de "Renouer avec le vivant, Tout commence au jardin" d'Aymerc Lazarin. Ed. Scop Terre vivante

 Je viens de lire avec intérêt Renouer avec le vivant (sous titre, Tout commence au jardin) qui est un livre écrit par l'ingénieur écologue Aymeric Lazarin.
Il est publié par la Scop terre vivante
.

  Bien qu'ayant la grande chance de disposer d'un jardin, je demeure une indécrottable citadine et une absolue néophyte en matière de jardinage (mais je me soigne en m'émerveillant souvent devant les miracles qui y surviennent !).
J'ai donc, dans un premier temps, un peu craint de ne pas être capable de bien appréhender les différentes notions développées dans ce court livre. Mais celui-ci est d'un abord facile et la lecture en est fluide et très intéressante.
Bien sûr, il est toujours possible de développer ou approfondir ses connaissances en allant plus loin grâce aux multiples notes indiquées sur pratiquement toutes les pages, aux nombreuses citations qui font référence et aussi grâce à la bibliographie en fin d'ouvrage.

   Il me semble donc que ce livre s'adresse à tous dès lors que l'on possède un bout de jardin, un balcon, ou des rêves de jardin où l'on peut contribuer à respecter et magnifier le vivant en mettant ses mains dans la terre !

  Le livre est agréablement illustré en bleu et vert, je suppose par l'auteur car il n'y a pas d'indication particulière à ce sujet.
D'ailleurs, l'ensemble est bicolore : la couleur de la police d'écriture est bleue et des encarts "en pratique" mettant l'accent sur certains points sont écrits en vert.

 Ce guide pratique nous invite à "reconstruire des relations saines avec la nature, avec le monde du vivant, mais aussi avec nous-mêmes, (grâce) au jardin, un outil précieux".

  L'auteur nous rappelle que le bout de jardin que l'on possède est en réalité une petite parcelle de la terre qui nous est momentanément prêtée et que l'on se doit de la chérir en préservant sa biodiversité.
C'est une chance inestimable mais qui nous oblige au respect, à l'humilité et au partage.

Apprenons aux enfants à être curieux ! (...) Ce n'est pas de la maltraitance que de les amener dormir en forêt, de les faire marcher dans la boue et de les regarder se piquer les doigts sur des orties. C'est tout l'inverse ! Pour moi, la maltraitance réside plutôt dans la privation de ce lien à la terre, dans le fait de ne pas apprendre aux enfants à tisser cette relation avec les autres formes de vie, avec le monde qui les entoure et qui les fait. Ils doivent être capables de le comprendre et de rester connectés à lui.

Aymeric Lazarin (in "Renouer avec le vivant, Tout commmence au jardin", éd. terre vivante p. 16/17)

   L'auteur nous montre aussi les merveilleux liens que l'on peut tisser avec son jardin qui devient non seulement un refuge, mais aussi une porte ouverte vers un soin du corps et de l'esprit.

   Cet ouvrage m'a paru didactique, ludique dans sa présentation, jamais moralisateur.
C'est un plaidoyer pour la pratique au quotidien et à notre petite échelle du maintien de la biodiversité. En y contribuant, elle a la vertu de s'inscrire dans celle de l'humanité entière et ce, dans la durée. 

   Aymeric Lazarin nous apprend à reconsidérer nos envies et attentes vis-à-vis de notre jardin. Il met en garde contre cette mode consistant à vouloir à tout prix créer un jardin d'agrément artificiellement agencé (acheté sur catalogue !) sans tenir compte des essences et végétaux locaux, en éliminant de façon drastique les herbes dites "mauvaises".
Ceci conduit la plupart du temps à la déception de constater que l'acclimatation ne se fait pas et que l'on prive son morceau de terre de ses éléments naturels indispensables à sa survie. C'est ainsi qu'insectes, oiseaux et autres êtres vivants désertent un écosystème devenu hostile.

Connaissez-vous l'histoire du rossignol ? (...) (Elle) raconte qu'un homme, qui l'avait capturé et mis en cage pour profiter de son chant, avait éteint sa joie de vivre. Une fois en captivité, le joyeux luron plumé ne chantait plus. Pire, son plumage se ternit et s'abîma. Il se laissait mourir, lentement. Son regard devint triste et son attitude prostrée. Face à cet oiseau silencieux et mourant, l'homme, déçu de l'aspect et du silence de son "oiseau d'ornement" fut contraint de le relâcher. En quelques jours seulement, le rossignol se remit à annoncer les belles journées ensoleillées.

Aymeric Lazarin (in "Renouer avec le vivant, Tout commmence au jardin", éd. terre vivante p. 51)

   En quête de sens, jardiner prend une dimension philosophique ce qui peut nous amener à réfléchir sur notre condition d'humain balloté entre la vie, la mort et quelles que soient nos croyances, au-delà de cette mort peut-être "provisoire".

Au jardin, l'échelle du temps prend une autre dimension. Les stades biologiques s'enchaînent et même les plus longs d'entre eux peuvent paraître éphémères aux yeux de l'humain pressé et distrait. Pourtant, la vie prend ici tout son sens et la mort revêt soudain toute son importance. N'est-elle pas simplement la fin d'un cycle ? On peut s'émouvoir d'une fleur qui fane, sèche, se décolore et se dégrade jusqu'à disparaître totalement - excepté dans nos souvenirs. Certes, cette fleur n'existera plus, mais on peut mesurer le privilège d'avoir partagé un bout de chemin.

Aymeric Lazarin (in "Renouer avec le vivant, Tout commmence au jardin", éd. terre vivante p. 51)

   Je remercie beaucoup Babelio Masse Critique ainsi que la Scop terre vivante pour leur confiance et leur offre que j'ai vraiment beaucoup appréciée. Sans eux, je ne pense pas que je serais allée vers cette lecture pourtant si riche et qui m'a fait renouer avec le désir et la joie de remettre les mains dans la terre, un peu comme un enfant, mais avec plus de sagesse à présent que ces notions développées par l'auteur sont présentes à mon esprit.

  S'il vous reste du temps et que vous en avez l'envie, écoutez Souchon demandant pardon à la nature...

  A bientôt, pour d'autres lectures.
 
eMmA Messan 

Alain Souchon, Pardon
Auteur, Alain Souchon
Compositeur, Laurent Voulzy
Extrait de l'album Au ras des pâquerettes (1999)

Oh libellules si délicates

Oh les mésanges petites pattes

Gentil coquelicot pardon chardon

Et le noble ver de terre pardon

Le jour se rêve dans l'aubépine

Les enfants

 

Chevreuils lancés au-dessus des fleurs

Chaudes perdrix au tout petit cœur

Écureuils renards pardon vipère

Pardon la pluie pardon la terre

Le jour se rêve dans la nature

Les enfants le vent les aime

Le vent les aime

Pardon

 

On embête les bêtes avec des poudres

Avec le DTT et le sulfate de soude

Pardon

En regardant le temps passer dans la rivière

On voit des métaux lourds et du sulfate de fer

Pardon pardon

On gêne l'oxygène matière première

On a troué l'éther et on perd de l'air

Pardon pardon

Pour la côte d'Azur excusez-nous

Pour la côte d'Azur

Pardon pardon

 

Précieux muguet beau citron jaune

Pardon la flore pardon la faune

Le jour se rêve sur les légumes

Les enfants sur le bitume

 

Terre jolie terre notre mère volante

Avec nous dans le ciel et les étoiles filantes

Pardon pardon

Collines fatiguées plaines plates

Pleurez votre peine de nitrates

Pardon pardon

Pour cette flotte de plastique bleue

Qui prend la mer pour des millénaires

Pardon

Terre jolie terre notre mère volante

Avec nous dans le ciel et les étoiles filantes

Pardon pardon

Terre jolie terre notre mère volante

Avec nous dans le ciel et les étoiles filantes

Pardon

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L
Tu me fais découvrir un livre intéressant et que je trouve agréable en bleu et vert<br /> J'ai aimé Souchon<br /> Beau lundi<br /> Bisous
Répondre
E
Oui, ce petit livre est d'une grande richesse.<br /> Les textes de Souchon sont toujours, l'air de rien, d'une belle portée humaine et philosophique.<br /> j'aurais pu aussi illustrer avec la chanson de Moustaki, Il Y Avait Un Jardin...
M
Il a l'air très intéressant ce livre en effet. Les éditions Terres vivantes ont un catalogue passionnant, j'ai d'ailleurs plusieurs titres à la maison et certains depuis des années :) Bon jardinage alors ! Bisous
Répondre
E
Moi, je découvre cette maison d'édition. L'objet livre est beau et son contenu, passionnant. J'en parlerai à la Médiathèque proche de mon domicile, une commune rurale, au cours du prochain petit-déjeuner lecture vendredi.<br /> Allez, je mets mon tablier et mes bottes et m'en vais patouiller la terre...<br /> Je t'embrasse Manou.