17 Août 2009
Je trouve cette chanson d'une grande sensibilité, sobre et fascinante à bien des égards.
Elle débute par un quatrain extrait de Romance sans paroles de Paul Verlaine :
"Voici des fleurs, des fruits, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux, l'humble présent soit doux".
Je vois cette belle introduction comme une sorte de prétexte, un lien entre un poète d'hier faisant écho à la plainte d'un poète d'aujourd'hui.
Elle évoque un amour défunt qui le laissera à jamais accablé et marqué par cette histoire.
Outre la magnifique interprétation du chanteur qui, juste en un peu plus de 3 minutes, nous emmène dans son histoire, la musique est très présente, comme un personnage à part entière, qui ponctue la progression tragique en donnant chair aux mots.
Merveilleux accompagnement de l'accordéoniste Serge Tomassi dont le soufflet de l'instrument passe de la plainte légère vers un crescendo qui se déploie jusqu'à cette inévitable fin.
Les accents de la trompette de Nicolas Giraud évoquent une sorte de mise à mort au centre de l'arène de vie.
On ressent physiquement la chaleur accablante au paroxysme de l'été, en complète opposition avec l'évocation d'un souvenir glacé et blanc, d'un être désincarné tout en douceur et beauté pure.
La pluie de l'orage ne lavera pas le souvenir de la femme aimée et l'extrême abandon est bien palpable.
Pourtant, la chanson se termine par une supplique qui sauve le poète et lui permet de rester du côté des vivants, mais il restera à jamais marqué et hanté par le souvenir de cette histoire d'amour fauchée en plein été.
Il semble quémender, puisqu'il est condamné à vivre : laissez-moi garder intact votre souvenir tout le reste de ma vie et puis, souffrir jusqu'au bout !
Voici donc mon collage qui est une autre histoire de l'histoire racontée dans cette chanson.
Je l'ai intitulé Jusqu'au bout.
A bientôt,
eMmA MessanA
Paris XIème, août 2009
N°99 Jusqu'au bout...
Collage sur papier dessin 24 X 32 cm
Fragments de papiers provenant de divers magazines
Ce collage N° 99, pièce unique, est vendu
Il vit à Lausanne (Suisse)
Détail (comme un train fantôme) :
Détail (la morsure du baiser) :
Serge Lama, Voici des fleurs, des fuits
S.Lama/ N. Montazaud / S. Tomassi
A retrouver dans l'album Feuille à feuille (2001)
Voici des fleurs, des fruits, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux, l'humble présent soit doux
Voici des fleurs, des fruits, des feuilles et des branches
La gare Montparnasse ô, vous souvenez-vous
Votre coeur était pur, votre robe était blanche
Votre amour était clair, votre corps était doux
Voici des fleurs, des fruits, des feuilles et des branches
Et voici l'escalier des premiers rendez-vous
Et mon baiser soudain sur votre peau si blanche
Vous si calme déjà, et moi déjà si fou
Voici des fleurs, des fruits, des feuilles et des branches
Et puis voici ce train qui me fait comme un trou
Et puis voici sa main entre vos deux mains blanches
Et voici son baiser qui hante votre cou
Voici des fleurs, des fruits, des feuilles et des branches
Et puis voici ce train qui s'éloigne sans nous
Je vous crie "Au secours" mais ma voix est si blanche
Et vous me laissez seul au milieu du mois d'Août
Voici des fleurs, des fruits, des feuilles et des branches
Et puis voici la pluie qui coule dans mon cou
Ô, ne l'essuyez pas avec vos deux mains blanches
Et laissez-moi souffrir mon chemin jusqu'au bout
Jusqu'au bout, jusqu'au bout ...
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Une île onirique et Serge Lama
"Puis elle disparaît..." avec Marc Lavoine et Jean-Jacques Goldman
De la musique jusqu'au bout...
Site de Serge Lama : link