Dans les rues à Lahore

   Nous nous sommes rendus pour la troisième fois à Lahore au Pakistan, mais cette fois-ci, uniquement dans un objectif familial (que je vous ai récemment relaté ici). Par conséquent, nous ne sommes pas retournés sur les sites magnifiques proches que nous avions déjà visités en 2012 et 2018 (Wagah Border, le Fort de Lahore, les Jardins de Shalimar, Sheikhupura et Hiran Minar, le Vieux Lahore, le Sanctuaire soufi de Data Darbar, la plus grande mosquée d'Asie, la Mosquée Badshahi, etc.
Le tout est regroupé avec le tag Pakistan si vous voulez vous y promener à votre rythme.

   Lorsque nous n'étions pas en famille, en train de faire des courses pour nous préparer aux festivités, ou auprès des personnes qui nous ont généreusement invités, gâtés, offert leur hospitalité, nous avons parcouru les rues autour de notre hôtel, chose que nous n'avions pas osé faire jusqu'à présent. 
   Il faut reconnaître, qu'il n'est pas très aisé de circuler à pied à Lahore pour différentes raisons, la première étant que contrairement à nos habitudes d'Occidentaux, la ville n'est pas faite pour la marche. Les trottoirs sont quasi inexistants et quand on en trouve ils sont souvent peu larges et encombrés d'amas de fils électriques. 

  En fait, la culture de la promenade dans les rues est loin des standards des Lahoris, qui ne roulent qu'en voiture, en moto, en rickshaw. Déambuler dans la rue est plutôt synonyme d'errance, le propre des gens un peu marginalisés, très pauvres. 

   Lahore est une très grande ville, la capitale du Pendjab, et pour aller d'un quartier à un autre, il faut parfois rouler plus de deux heures. Au dernier recensement en 2017, la ville était peuplée de plus de onze millions d'habitants (derrière Karachi). Depuis, ce nombre a dû considérablement évoluer. 

   Et puis, la ville est très polluée, aussi, ce n'est pas vraiment une promenade de santé que d'y marcher, d'autant que le piéton s'expose à un véritable parcours du combattant à chaque fois qu'il veut traverser une route, les passages pour piéton quand ils existent, n'étant pratiquement jamais respectés...

    Bon, cela ne nous a en rien dérangés. Nous sommes sortis quand même dans les rues en pleine forte chaleur, en déclinant mille fois les propositions des chauffeurs de rickshaw et en remerciant poliment les policiers nous offrant parfois leur aide pour traverser les rues. J'imagine qu'ils devaient penser que nous étions... un peu cinglés.
Cela nous faisait rire.
   Voici quelques vues des étals de fruits et légumes, des vendeurs de la délicieuse "cuisine de rue" (graines cuites dans du sable bouillant, citrons, samoussas, dosas, énormes beignets appelés puris (prononcez "pouri" en roulant légèrement le R) frits sous nos yeux, friandises au chocolat, le laitier, le marchand de parfums, le cireur de chaussures, le vendeur de dattes...

   Lors de chacune de nos sorties, dans les rues ou dans le magnifique jardin botanique de l'Université ou au Zoo de Lahore, les gens n'avaient de cesse de vouloir nous parler, nous photographier, nous demander d'où nous venions et pourquoi nous nous trouvions à Lahore. Je vous laisse imaginer leur stupeur lorsque nous leur faisions savoir que notre fils avait enseigné le français à la LUMS et qu'il a épousé une Lahorie ! (mais... vous êtes catholiques ? Oui et alors, où est le problème ?).
   Nous n'avons à aucun moment ressenti la moindre agressivité et nous avons été charmés par les adultes et les enfants.
   Voici quelques unes des personnes que nous avons croisées et pour la plupart, avec lesquelles nous avons pu échanger.
   Il y a eu ces enfants visitant le zoo avec leurs classes en uniforme d'écoliers, cette famille qui pique-niquait au jardin botanique qui voulaient que nous dégustions le biryani en leur compagnie, les équipes de joueurs de cricket (sport national au Pakistan), enfants et ados, qui se forment dans les rues le dimanche sous la surveillance d'adultes et qui étaient si fiers de nous montrer leurs prouesses, celui qui faisait ses ablutions dans la rue, la petite puce qui me courait après en me criant "Auntie! Auntie!" (façon d'interpeler avec respect et confiance une adulte plus âgée de la part d'une enfant ou jeune femme) parce qu'elle voulait mon numéro de téléphone, le grand-père fier de son petit-fils qu'il m'a mis dans les bras, les passants (la plupart du temps, des hommes), ceux faisant la sieste sur l'herbe, les amoureux cachés sous les arbres, le conducteur de rickshaw, les jeunes filles peignant en extérieur, autant de portraits de Lahoris que nous n'oublierons pas...
   C'est de loin les sujets que je préfère photographier, les gens, les enfants, montrer la beauté de leur humanité qui m'émeut et qui transparait au détour d'un simple regard, en toute fraternité...

   Voici quelques vues du jardin botanique de Lahore, là où les beaux-parents de notre fils nous ont avoué s'être donné leurs premiers rendez-vous...
Certains plans d'eau (vides pour cause de dengue et autres joyeusetés) nous ont rappelé un peu les Jardins de Shalimar, les aigles tournoyant au-dessus de nos têtes et les écureuils se régalant de graines...

   Et pour finir, ma pomme avec JM et ma belle-fille Ammara, portant quelques tenues locales pour honorer la belle-famille de notre fils Florent. Ce n'est guère évident, et je me sentais souvent bien empruntée...

Voilà, le voyage est terminé, je vais d'arrache-pied travailler sur les projets à venir dont je vous parlerai dès concrétisation...

A bientôt, eMmA MessanA

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