21 Avril 2012
Le livre que j'ai ouvert cette semaine me touche particulièrement, car il est l'oeuvre de l'illustrateur de ma Replète, Clovis Perrin, et il a été publié chez la même maison d'édition, les Editions du Puits de Roule.
J'ai reçu mes deux exemplaires aux alentours du 1er avril dans des enveloppes joliment décorées, comme sait si bien les réaliser mon facétieux illustrateur préféré...
Je précise que le collier brésilien qui n'est présent que pour dissimuler mon nom d'état civil (alors que la plupart d'entre vous, en fait, le connait), ne faisait pas partie de l'envoi...
Le voici, ce livre, Suzanne, ce très bel objet au format idéal, à la couverture très douce au toucher.
C'est un beau travail soigné et de grande qualité qui a été réalisé tant par l'imprimeur que par la maquettiste.
Il met parfaitement en valeur la beauté des neuf poésies et des illustrations qui les accompagnent.
La calligraphie, ou plutôt la police de caractères, qui a été choisie ajoute un supplément d'élégance à l'ensemble.
Le sujet de ce recueil de poésie est grave et curieusement, un tas de raisons me fasait repousser sans cesse au lendemain la lecture de ce livre.
Ce n'était sans doute pas encore le moment.
Et puis, je l'ai ouvert cette semaine, le jour où l'on m'apprenait qu'un très cher ami semble avoir épuisé toutes ses forces pour continuer à lutter encore contre la maladie...
Toi, Clovis, tu nous racontes avec pudeur les derniers jours où tu as accompagné Suzanne vers la mort.
C'est un sujet qui est rarement abordé car il fait peur, sans doute car il nous met face à notre propre fin.
Quelqu'un saura-t-il aussi nous entourer avec douceur, pour que l'effroi ne nous envahisse pas à l'instant ultime ?
Aurons-nous le courage de faire face à ce profond mystère qui nous mènera vers ailleurs ?
Il faut beaucoup d'amour et de force pour accomplir ce que tu as fait.
C'est peut-être ton métier qui t'a prédisposé à respecter et veiller la vie jusqu'à son terme...
Toi qui as aidé des mamans à mettre leurs enfants au monde, tu sais peut-être mieux que quiconque que la vie passe et qu'il faut la respecter jusqu'au bout, l'accompagner depuis l'orée jusqu'à la fin, dans un sourire, le réconfort.
La poésie et le choix des illustrations en hommage à l'Auvergne de Suzanne rehausse tout en adoucissant le propos.
Parmi les neuf poèmes, il m'est difficile de faire un choix pour dire auquel va ma préférence.
Je pense que c'est parce qu'ils font partie d'un tout indissociable, un très bel hommage à Zette et à la Vie.
Tout de même, c'est vers "Les Anges" et "Les cinq framboises de notre jardin" que je reviens invariablement.
J'aime aussi beaucoup la première illustration avec l'escalier et la fenêtre de la chambre, derrière laquelle durant quatre mois, Suzanne, l'ange aux ailes cachées, fut entourée de tous tes soins.
Tu as tenu sa main jusqu'au bout, jusqu'au retour vers l'innocence.
Et puis, simplement, tu es retourné à ton quotidien à jamais marqué par cet échange...
Ah oui, autre chose, c'est la première fois de ma vie qu'un livre m'est en partie dédié....
Merci, Clovis, pour cette jolie connivence qui m'a beaucoup touchée.
A très vite !
eMmA MessanA
Pour retrouver d'autres lectures, suivre ce lien : #Un moment de lecture
Suzanne, La Grande Sophie
Extrait de son dernier album La Place Du Fantôme
(Universal Music, février 2012)
Regarde-moi j’ai bien changé Suzanne
J’ai viré de l’autre côté de mon île
Le volcan ne s’éteint pas Suzanne
La mer est haute
Rien n’est tranquille
Qu’est-ce qui m’arrive
Qu’est-ce qui m’attend
Qu’est-ce qui m’a pris
Et quand j’y pense
Comment te dire
Ce que j’entends
Venu de nulle part
Un autre vertige
Qu’as-tu fais de mes étoiles Suzanne
Au fond de mes yeux les deux locataires
Qu’as-tu vu dans ma spirale Suzanne
Le long de mes côtes le bord de la terre
Qu’est-ce qui m’arrive
Qu’est-ce qui m’attend
Qu’est-ce qui m’a pris
Et quand j’y pense
Comment te dire
Ce que j’entends
Venu de nulle part
Un autre vertige
Je sais, tu n’existes pas Suzanne
Pourtant je te parle
Pourtant je te parle
Ton oreille un coquillage Suzanne
Où j’entends la mer
Quand je suis en ville
Quand je suis vie
Réponds-moi Suzanne
Pour retrouver d'autres chansons de La Grande Sophie dans ce blog d', relier ces notes:
Elle en a entre les deux oreilles...
La sculpture monumentale de Joan Miro
De la réserve au déclic : mécanisme de la commande
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