23 Juillet 2019
J'ai toujours aimé
les correspondances,
cette improbable danse,
des tours et des détours à jamais reliés
qui finalement nous ramènent toujours
au point de départ,
en rassemblant tous les morceaux épars
De nous, de vous, d’eux, d’elles…
Ces deux chansons traitent, bien différemment, du même sujet universel : les traces indélébiles à jamais imprimées dans nos cœurs d'enfants et nos pyschés d'enfants devenus grands, par les événements banals ou marquants, les petites histoires ou l'Histoire...
Je suis incapable de choisir entre ces deux grandes chansons.
eMmA MessanA
Pour d'autres jeux de correspondances suivez... #Le jeu des correspondances
Jean Ferrat, "Nul Ne Guérit De Son Enfance"...
Jean Ferrat, Nul Ne Guérit De Son Enfance (extrait de l'album Dans la jungle ou dans le zoo, 1991)
Sans que je puisse m'en défaire
Le temps met ses jambes à mon cou
Le temps qui part en marche arrière
Me fait sauter sur ses genoux
Mes parents l'été les vacances
Mes frères et sœurs faisant les fous
J'ai dans la bouche l'innocence
Des confitures du mois d'août
Nul ne guérit de son enfance
De son enfance
Nul ne guérit de son enfance
De son enfance
Les napperons et les ombrelles
Qu'on ouvrait à l'heure du thé
Pour rafraîchir les demoiselles
Roses dans leurs robes d'été
Et moi le nez dans leurs dentelles
Je respirais à contre-jour
Dans le parfum des mirabelles
L'odeur troublante de l'amour
Nul ne guérit de son enfance
De son enfance
Nul ne guérit de son enfance
De son enfance
Le vent violent de l'histoire
Allait disperser à vau-l'eau
Notre jeunesse dérisoire
Changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer
L'image d'un père évanouie
Qui disparut avec la guerre
Renaît d'une force inouïe
Nul ne guérit de son enfance
De son enfance
Nul ne guérit de son enfance
De son enfance
Celui qui vient à disparaître
Pourquoi l'a-t-on quitté des yeux
On fait un signe à la fenêtre
Sans savoir que c'est un adieu
Chacun de nous a son histoire
Et dans notre cœur à l'affût
Le va-et-vient de la mémoire
Ouvre et déchire ce qu'il fut
Nul ne guérit de son enfance
De son enfance
Nul ne guérit de son enfance
De son enfance
Belle cruelle et tendre enfance
Aujourd'hui c'est à tes genoux
Que j'en retrouve l'innocence
Au fil du temps qui se dénoue
Ouvre tes bras ouvre ton âme
Que j'en savoure en toi le goût
Mon amour frais mon amour femme
Le bonheur d'être et le temps doux
Pour me guérir de mon enfance
De mon enfance
Pour me guérir de mon enfance
De mon enfance
Yves Duteil, "Blessures D'Enfance"...
Yves Duteil, Blessures D'Enfance (extrait de l'album Blessures d'enfance, 1990)
Paroles et musique, Yves Duteil
On ne sait pas toujours à quel point les enfants
Gardent de leurs blessures le souvenir longtemps
Ni comme on a raison d'aider à s'épanouir
Cette fleur dans leur âme qui commence à s'ouvrir
Moi qui rêvais d'amour de musique et d'espoir
Je m'endormais cerné de frayeurs dans le noir
Certain que tous les rêves étaient sans lendemain
Je m'éveillais toujours le vide entre les mains
Chacun vivait pour lui dans sa tête en silence
Et je chantais mon âme en pleine indifférence
Encombré de mes joies troublé de mes envies
Faisant semblant de rien pour que l'on m'aime aussi
L'été on m'envoyait sur le bord de la mer
Ou au fond du Jura profiter du grand air
Écrire à mes parents que je m'amusais bien
Et m'endormir tout seul blotti dans mon chagrin
J'essayais de grandir, de m'envoler peut-être
Pour cueillir des étoiles à ceux qui m'ont vu naître
J'ai longtemps attendu ce geste ou ce regard
Qui n'est jamais venu, ou qui viendra trop tard
Puis mon frère est parti pour un lycée banal
En pension pour trois ans parce qu'on s'entendait mal
J'avais cherché sans cesse à croiser son chemin
Sans jamais parvenir à rencontrer sa main
Tous mes élans d'amour brisés dans la coquille
J'essayais de renaître en regardant les filles
Aimer c'est malsain pervers et malséant
Pourtant c'était si doux si tendre et si troublant
Aujourd'hui j'ai grandi mais le silence est là
Menaçant, qui revient, qui tourne autour de moi
Je sais que mon destin c'est d'être heureux ailleurs
Et c'est vers l'avenir que j'ai ouvert mon cœur
Mais j'ai toujours gardé de ces années perdues
Le sentiment profond de n'avoir pas vécu
L'impression de sentir mon cœur battre à l'envers
Et la peur brusquement d'aimer à découvert
On ne sait pas toujours à quel point les enfants
Gardent de leurs blessures un souvenir cuisant
Ni le temps qu'il faudra pour apprendre à guérir
Alors qu'il suffisait peut-être d'un sourire
Moi qui rêvais d'amour de musique et d'espoir
J'ai attendu en vain ce geste ou ce regard
Mais quand un enfant pleure ou qu'il a du chagrin
Je crois savoir un peu ce dont il a besoin.
Pour retrouver d'autres chansons d'Yves Duteil dans la playlist d'eMmA MessanA, suivre ce lien : http://www.emmacollages.com/pages/Playlist_Yves_Duteil-6419310.html
Le Blog A Part d'Yves Duteil lien
Yves Duteil sur facebook : link
Yves Duteil sur twitter : link